Les magistrats de Constantine n'ont eu aucune peine à être convaincus de la culpabilité des accusés. Le tribunal criminel de Constantine a rendu son verdict en fin de semaine dans deux affaires liées au terrorisme, condamnant ainsi trois terroristes par contumace à une peine de réclusion de 20 années. Une peine moins lourde de 5 ans a été infligée à un repenti. La première affaire concerne trois mis en cause, âgés entre 24 et 36 ans. Un quatrième accusé a été condamné à une peine de trois ans de prison ferme. Durant la même audience deux autres ont été relaxés. Les faits selon l'arrêt de renvoi dont la lecture a été faite par un greffier, ont été basés sur une enquête déclenchée sur renseignements vérifiés faisant état de l'adhésion des trois principaux accusés à ce qu'on appelle le Gspc, branche présumée d'Al Qaîda. Selon toujours les informations en possession des forces de sécurité, les trois mis en cause ont rejoint Katibet El Fath, l'une des phalanges du Gspc qui reste très active entre les maquis de Skikda et Jijel. Suivant la trace des mis en cause, les services de sécurité réussiront à mettre la main sur l'un de leur contact en ville. Il s'est avéré qu'il est aperçu avec l'un de ces terroristes à plusieurs reprises. Arrêté pour complicité, le mis en cause avoue devant les ser-vices de sécurité avoir soutenu les terroristes depuis 2007. Il rencontrait les terroristes pour discuter de ce que les islamistes appellent le djihad et de la résistance en Irak. Il avoue également avoir été sollicité par ceux-là même pour rejoindre les rangs du Gspc. Cependant, a-t-il encore confié aux services de sécurité, il leur aura proposé ses services tout en restant en ville. Son rôle était de les renseigner sur le mouvement des forces de sécurité. L'accusé a cependant changé ses déclarations devant les juges pour dire que ses aveux ont été arrachés par force et sous pression des services de sécurité, niant ainsi tout lien avec le Gspc. Les mêmes déclarations ont été soutenues par un second accusé. Après délibération, le tribunal prononce une relaxe au profit des ces deux derniers et condamnera un troisième à une peine de trois ans de prison ferme, tandis que les trois autres mis en cause en fuite seront condamnés à 20 ans de réclusion criminelle. Quant à l'affaire du repenti BML., âgé de 30 ans, elle remonte à 2006 lorsque celui-i a été contacté par deux frères terroristes ayant déjà un passé lourd. Ces deux derniers, selon les aveux du mis en cause, lui auraient confié de la littérature subversive sur CD ainsi qu'une documentation de propagande sur le djihad. Le mis en cause avoue avoir refusé de rejoindre les maquis et se serait débarrassé de l'ensemble des documents confiés par les terroristes de peur que les services de sécurité ne les découvrent en sa possession tentant de nier son lien direct avec le Gspc. Le mis en cause, usant de tout son talent pour convaincre les juges de son innocence, raconte avoir été mis en garde par les islamistes et qu'il est sur la liste des personnes recherchées pour terrorisme par les forces de sécurité. Fait qui le contraint, dit-il, de rejoindre les maquis. Il demeura pendant plusieurs mois à Djebel El Ouahch et une arme lui sera confiée: une kalachnikov. Il déclare aussi que les terroristes voulaient à tout prix l'impliquer dans des attentats chose qu'il aurait refusé, jusqu'au jour où il réussira à prendre la fuite et se rendre. La cour n'a pas cru à son innocence totale et il sera condamné après délibération à une peine de 5 ans de réclusion criminelle.