Selon une communication intitulée «Une grande métropole en mutation» qui sera présentée par Hakim Mania, doctorant à l'université du Havre, au Congrès mondial des études sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, à l'horizon de 2010, la population algéroise atteindra les 6000.000 d'habitants. Ces multitudes nécessitent l'occupation de 20.000 ha en logement et équipements d'accompagnement. Ceci dit, les instruments d'urbanisme existant n'arrivent pas à réduire les disparités socio-spaciales et maîtriser l'éclatement urbain. Pour répondre à la complexité des mutations urbaines et de la gestion des enjeux actuels de la ville, les démarches et les outils d'aménagement doivent alors impérativement évoluer, selon les spécialistes. Cependant, les villes algeriennes traversent, aujourd'hui une crise aiguë où se conjuguent détérioration du cadre de vie, augmentation des problèmes sociaux et stérilité des actions engagées par les pouvoirs publics. Cette approche émane de la communication de Mme Ouassila Bendjaballah, enseignante et architecte urbaniste à l'université Larbi-Ben M'hidi de Constantine. Cette situation est due, en fait, à plusieurs facteurs d'ordre politique, économique et social. Toutefois, qui fabrique nos villes? Ces experts relèvent qu' il y a la multiplication des acteurs qui participent à la production des villes en Algérie. L'Etat n'est plus le seul intervenant, les politiques ont favorisé l'apparition d'autres acteurs qui agissent sur la gestion et la production des villes. Parmi eux, on retrouve les propriétaires fonciers qui, restitués dans leurs droits, après 1990, se sont transformés en lotisseurs, promoteurs ou tout simplement en spéculateurs. Malheureusement, les différentes actions de ces acteurs sont, dans la majeure partie des cas, incohérentes, contradictoires et discontinues; ce qui engendre des effets négatifs sur l'espace urbain. En fait, ils initient sur leurs propriétés des projets, tissent et fabriquent des morceaux de villes. L'espace urbain est devenu le théâtre de conflits entre les propriétaires fonciers, les pouvoirs publics et les habitants. Un autre facteur constaté par la conférencière, c'est la difficulté à mettre en oeuvre les pratiques de concertation avec ces propriétaires fonciers. L'un des soucis majeurs des pouvoirs publics c'est comment les intégrer dans un projet global de développement afin d'éviter les opérations isolées, génératrices de fragments de villes. La réalité urbaine en Algérie traduit l'image d'une ville en pleine effervescence.