L'avocat de l'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz, Me Badih Aref, a déclaré, hier à Amman, avoir reçu l'autorisation de se rendre à Baghdad pour rencontrer son client, qui vient d'être remis aux Irakiens. «Je me rendrai à Baghdad dans deux jours pour rencontrer mon client (...) et un certain nombre d'autres détenus», a indiqué Me Aref à Amman. L'avocat irakien a affirmé avoir contacté il y a quelques jours, le bureau du Premier ministre sortant, Nouri al-Maliki afin de solliciter «l'autorisation de venir voir» son client et s'assurer de sa propre «protection», notant qu'il avait été «emprisonné puis expulsé d'Irak en 2007». «J'ai reçu une réponse positive, hier (vendredi), du secrétaire général du ministère irakien de la Justice», a-t-il poursuivi. Tarek Aziz, qui était jusqu'alors détenu à Camp Cropper, un centre de détention géré par l'armée américaine à Baghdad, a été transféré mercredi dans la prison irakienne de Kazimiya, dans le nord de la capitale, selon le gouvernement irakien. Jeudi, les forces américaines ont remis au ministère irakien de la Justice le contrôle de Camp Cropper et de 1500 de ses prisonniers, conservant toutefois la surveillance de 200 détenus, dont huit dignitaires de l'ancien régime dans un secteur ultrasécurisé. Unique chrétien du cercle étroit des puissants de la dictature de Saddam Hussein, Tarek Aziz, né en 1936, s'était rendu aux troupes américaines fin avril 2003. Sa famille a demandé à plusieurs reprises sa libération pour raisons médicales, notamment en raison de deux crises cardiaques. Ancien ministre de l'information, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Tarek Aziz a été condamné en mars 2009 à 15 ans de prison pour «crimes contre l'humanité» dans l'affaire de l'exécution de 42 commerçants en 1992. En août, la Haute cour pénale d'Irak l'a condamné à sept ans de prison pour son rôle dans les exactions contre les Kurdes de confession chiite dans les années 1980.