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Les émigrés flambent le marché
TIZI OUZOU
Publié dans L'Expression le 19 - 07 - 2010

Ils achètent tout: habits, matériels électroménager et informatique, à croire qu'il n'y a rien en France.
La circulation dans la ville de Tizi Ouzou est plus animée que d'habitude. C'est l'été et les Algériens résidant à l'étranger reviennent passer les vacances. Cette animation est visible dans plusieurs points. Les commerces marchent plus que d'habitude. Mais cela n'est pas sans incidence sur la vie quotidienne des populations. Le rythme prend des allures plus cadencées. La profusion des marques étrangères sur les étals attire les plus aisés. Et, ce sont bien sûr les émigrés et une minorité sans impact pendant toute l'année.
Les magasins tout comme les trabendistes sur les trottoirs, diversifient leurs offres; c'est le moment où jamais pour écouler et faire des bénéfices. Cette frénésie qui anime les émigrés alimente hélas non seulement les commerces légaux, mais ravive toutes les contrebandes qui nuisent au commerce national et international. A côté de l'habillement, le commerce du piratage fait ses choux gras cette saison estivale.
Ruée sur les magasins d'habillement
Une virée dans les magasins et sur les trottoirs met en lumière nombreux réflexes spécifiques de nos concitoyens qui reviennent pour quelque temps dans leurs villages. Nous verrons à la suite des conversations que les habitudes ne diffèrent guère. Que l'on soit ici ou ailleurs, le produit le moins cher est le meilleur malgré les imperfections.
Sur la grande rue de la ville de Tizi Ouzou, les commerçants profitent de cette présence pourvoyeuse de dinars. «Les gens d'ici ne font que demander combien ça coûte. Les émigrés par contre n'hésitent pas à sortir le porte-monnaie», affirmait un propriétaire de magasin de vêtements. Nous avons essayé d'en savoir plus sur les réflexes dans les achats de ces émigrés et voilà ce à quoi conviennent tous les commerçants que nous avons interrogés. «En comparant les prix avec la monnaie européenne, un jean de 1200 DA ne coûte rien du tout. C'est gratuit. Voilà pourquoi les émigrés achètent ici, d'autant plus que la qualité est la même.»
En effet, les dépenses des Algériens résidant en France sont particulièrement faramineuses. «Ils achètent tout. On dirait qu'il n'y a rien en France», s'étonnait un autre marchand de fruits et légumes du centre-ville.
Un client présent sur les lieux tentera spontanément une explication. «Non, il y a de tout en France. J'y ai vécu plus de trente ans. Sauf que les gens font leurs calculs ici en Algérie en euros alors qu'en France ils le font en dinars», affirmait-il. Nous avons essayé de comprendre un peu plus. «Allez dans les bars, par exemple, une bière qui coûte trois euros revient ici à 50 DA. Ces trois euros équivalent quelque 300 DA. Une somme qui permet de prendre sept bières dans un bar en Algérie», compte-t-il minutieusement. En effet, en appliquant ce raisonnement à tous les domaines, l'on déduit que le prix du dinar permet de rendre plus riche ceux qui ne le sont pas, pourvu qu'ils aient quelques euros dans les poches. Par ailleurs, cette frénésie à l'achat fait les choux gras, pas uniquement des trabendistes des vêtements, mais plus encore celui des pirates de CD du coin. Les trottoirs de la ville des Genêts sont squattés par des vendeurs. Les logiciels piratés comme les CD de variétés abondent à des prix inimaginables dans des pays où le contrôle est peu strict. «Windows Exp à 80 DA, c'est à peine croyable en France. Regardez ces compilations d'antivirus, bon marché. Vous savez, en France ça relève du luxe», s'exclamait un émigré féru d'informatique. La ruée sur les logiciels piratés est accompagnée par un véritable rush sur les CD des chanteurs de renommée internationale. «En France, on ne trouve pas les CD de Claude Barzotti, Michael Jackson, et autres à ce prix. C'est du délire», affirmait un autre qui ramassait sur le trottoir et les mettait dans son sac comme des champignons.
En effet, nous avons essayé d'établir une comparaison, mais nous nous sommes heurtés au même étonnement que celui des émigrés. «Il n'y a aucune comparaison. Ici, c'est un marché sauvage où il n' ya aucune loi. Ce n'est pas uniquement ces jeunes émigrés qui profitent. Ils peuvent télécharger illégalement autant qu'ils veulent. Chez nous, en matière de commerce électronique, c'est une jungle», nous explique, dégoûté, Karim Khelfaoui, chanteur de métier.
«Ils n'apportent rien au pays»
Par contre, certains jeunes diplômés des universités qui ne sont pas encore partis ailleurs, n'ont pas hésité à lancer un appel aux émigrés afin qu'ils participent, plutôt au développement économique local au lieu d'enrichir la contrebande tous azimuts. «Ici ou ailleurs, avec les dinars ou avec l'euro, ces gens n'apportent absolument rien du tout», regrettera Hamid, un ingénieur au régime préemploi. Il faisait allusion à leur façon de dépenser leur argent. «Regardez les Marocains, les Tunisiens, les Portugais ou les Espagnols. Emigrés mais, ils participent au développement économique de leur pays. Ici, les émigrés dépensent leur argent en bouffant de la viande que les autres ne peuvent pas se payer», ajoute-t-il.
En effet, cette virée dans les magasins met en lumière cette énorme manne financière qui va dans les caisses de la contrebande et de la contrefaçon. Cet argent, dans d'autres pays voisins, est injecté dans l'économie par des sociétés privées créées par les émigrés. Alors que les autres communautés constituent des diasporas influentes dans le monde, nos émigrés continuent à cultiver les réflexes anciens. Mais la vanité comme le pétrole, remplissent le ventre mais ne font pas vivre.


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