Le monde entier célébrait dimanche la première «Journée internationale Nelson Mandela», l'ONU ayant décidé en novembre de rendre hommage chaque 18 juillet à son combat pour la paix et la liberté. Le premier président noir d'Afrique du Sud, Nelson Rolihlahla Mandela (Madiba de son nom tribal), fêtait en privé ses 92 ans hier, une journée internationale dédiée à la promotion de la paix par les Nations unies et marquée par une série d'initiatives. «Il va manger du gâteau entouré de sa famille (...) Nous allons lui donner énormément d'amour pour qu'il sente à quel point sa famille tient à lui, et cela va être une journée très, très tranquille pour lui», a déclaré à la BBC sa femme Graça Machel, ajoutant qu'il se portait «très bien» même s'il devenait «frêle». Devant les hauts murs du domicile de l'ancien chef de l'Etat (1994-1999), quelques personnes se sont pressées en début de matinée pour tenter d'apercevoir Madiba, comme l'appellent affectueusement les Sud-Africains. Jessy Martina est venue très tôt, avec une pancarte portant l'inscription «Joyeux anniversaire Madiba», dans le quartier cossu de Houghton. «Peut-être que j'aurai la chance de le voir», a-t-elle lancé. Devant la grille, des enfants ont tenté de remettre des cartes d'anniversaire qu'ils ont confectionnées. «Nous nous attendons à beaucoup plus de monde durant la journée. Malheureusement, personne n'est autorisé à entrer (...) la famille a demandé de l'intimité», a indiqué un policier devant la maison déserte en milieu de journée. Outre ses proches, seuls une centaine de jeunes des villages de son enfance, Mvezo et Qunu (sud-est), ont été invités à l'anniversaire de Mandela, qui a souvent répété combien les enfants lui avaient manqué pendant ses 27 années de prison. Ils lui ont chanté samedi «Joyeux anniversaire» à son domicile avant de rentrer chez eux. Plus largement, le monde entier célébrait, hier, la première «Journée internationale Nelson Mandela», l'ONU ayant décidé en novembre de rendre hommage chaque 18 juillet à son combat pour la paix et la liberté. «Son sacrifice a non seulement servi son peuple en Afrique du Sud mais aussi fait un monde meilleur pour tout le monde, partout. Aujourd'hui, pour la première journée internationale Nelson Mandela, nous le remercions pour tout ce qu'il a fait au nom de la liberté, de la justice et de la démocratie», a affirmé dans un communiqué le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. D'une marche caritative à Madrid à un tournoi de foot «pour la paix» au Darfour, de nombreux événements étaient prévus en l'honneur du leader anti-apartheid. En Afrique du Sud, célébrités et anonymes consacraient 67 minutes de leur temps, à l'appel de la fondation Mandela, à des travaux d'intérêt public en référence au nombre d'années qu'il a consacrées à lutter pour l'égalité: rénover un orphelinat, planter des arbres, donner des fournitures scolaires ou des vêtements, faire la lecture aux enfants, etc. Pour marquer le coup, une trentaine de personnalités sont parties à moto de Johannesburg pour rejoindre en six jours le Cap (sud-ouest), s'arrêtant sur la route pour participer à des projets communautaires. L'acteur américain Morgan Freeman, qui incarnait Mandela dans le film de Clint Eastwood «Invictus», était de la partie, même s'il ne conduisait pas de moto. Il a participé, hier matin, à la construction d'une clôture de sécurité pour un centre anti-sida dans le township de Khayelitsha, près du Cap. «C'est ma connexion à Madiba (...), on devrait le faire tous les jours», a-t-il déclaré à la presse. A Mvezo, le village natal de Mandela, le président Jacob Zuma a également prévu de faire 67 minutes de bénévolat avant de prononcer dans l'après-midi un discours devant quelque 5000 personnes.