Le mouvement Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas a indiqué que des pourparlers directs avec l'Etat hébreu ne pourraient débuter sans un arrêt total de la colonisation israélienne dans les territoires occupés. «Les négociations constituent un moyen et l'objectif est de stopper l'occupation israélienne, d'établir un Etat palestinien indépendant», a déclaré Jibril Rajoub, vice-secrétaire général du mouvement Fatah. «Et si la construction de colonies est totalement gelée et un calendrier pour les discussions établi avec un ordre du jour clair et précis, les négociations avec Israël ne devraient pas poser de problème», a-t-il dit. Mais Israël «ne reconnaît pas les droits des Palestiniens», a argué M.Rajoub. «Et il ne reconnaît pas la légitimité internationale. La communauté internationale devrait de ce fait reconsidérer la légitimité d'Israël, tout particulièrement s'il continue à ignorer les droits palestiniens», a-t-il dit. «Le président Abbas a dit à l'envoyé américain George Mitchell qu'il n'y aurait pas de négociations directes à moins qu'Israël gèle les colonies dans tous les territoires palestiniens occupés depuis 1967, dont Jérusalem-Est», a-t-il dit. M.Mitchell, qui mène des pourparlers indirects depuis mai, souhaite obtenir une reprise du dialogue direct, interrompu depuis l'agression d'Israël à Gaza fin 2008. Washington espère que le face-à-face israélo-palestinien pourra commencer avant le 26 septembre, date de la fin du moratoire partiel de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie. Mais, frustrés par le peu d'avancée des pourparlers indirects, les Palestiniens sont peu enclins à répondre favorablement. Lors de sa rencontre samedi à Ramallah (Cisjordanie occupée) avec George Mitchell, M.Abbas avait réclamé des garanties sur les contentieux de la colonisation juive et de Jérusalem-Est. «Le comité central (du Fatah) veut voir des progrès sur les questions de la sécurité et des frontières», a déclaré pour sa part mardi un autre responsable du Fatah, Mohammed Dahlane, dans un communiqué. «Si les demandes des Palestiniens ne sont satisfaites, le Fatah ne peut accepter» de discussions directes, a-t-il ajouté.