Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a sommé hier les Palestiniens de commencer «sans délai» des négociations directes avec Israël, s'exprimant devant la commission des affaires étrangères de la Knesset (Parlement). «Il faut passer à présent et sans délai supplémentaire aux négociations directes», a déclaré le chef du gouvernement israélien, en assurant qu'il «existe là-dessus une entente entre Israël et les Américains». Devant la commission, M. Netanyahu a accusé l'Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas, de «vouloir éluder des négociations directes». «Nous sommes prêts, quant à nous, à entamer des négociations directes dès la semaine prochaine», a poursuivi le Premier ministre, dont les propos ont été repris par les radios israéliennes. M. Netanyahu a critiqué les «tentatives des Palestiniens d'obtenir auprès de la Ligue arabe un soutien à leur refus» de négocier face-à-face avec l'Etat hébreu. La Ligue arabe se réunit jeudi au Caire en présence du président Abbas, qui doit informer les participants de l'état des discussions indirectes avec Israël, ouvertes début mai sous l'égide des Etats-Unis. L'Autorité palestinienne réclame des garanties sur un gel de la colonisation juive et sur El Qods-Est annexée, sur des questions de sécurité et sur le tracé des frontières d'un futur Etat palestinien, avant de s'engager dans des négociations directes. Elle a obtenu le 18 juillet dernier le soutien du chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, à l'issue d'un entretien au Caire avec l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell. «Nous ne pouvons pas passer de manière automatique d'une négociation [indirecte] à une autre [directe, ndlr] sans garanties écrites», a affirmé M. Moussa, dont l'organisation avait donné son feu vert aux pourparlers indirects actuels.Les négociations directes sont interrompues depuis l'offensive dévastatrice de l'Etat hébreu dans la bande de Ghaza fin 2008. Mais l'envoyé américain pour le Proche-Orient qui effectue depuis des mois des navettes entre Washington, El Qods et Ramallah pour tenter de relancer le processus de paix bloqué depuis l'offensive militaire d'Israël a réussi, en mai dernier, à avoir l'accord des Israéliens et Palestiniens pour l'engagement de pourparlers indirects, dits «de proximité», sous l'égide des Etats-Unis. Ces discussions, selon les dirigeants palestiniens, n'ont rien donné. Depuis, les Etats-Unis s'efforcent de promouvoir un dialogue direct. Le 17 juillet dernier, le président palestinien Mahmoud Abbas a réclamé à Washington des «clarifications» sur les contentieux de la colonisation juive et d'El Qods-Est avant de reprendre des négociations directes avec Israël. Quelques jours avant, Mahmoud Abbas avait indiqué que des pourparlers directs avec l'Etat hébreu ne pourraient débuter sans un arrêt total de la colonisation israélienne dans les territoires occupés. Jusque-là, il n'y a pas eu de réponse claire aux demandes palestiniennes mais Washington espère tout de même que le face-à-face israélo-palestinien pourra commencer avant le 26 septembre, date de la fin du moratoire partiel de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie. R. I.