Les ministres arabes des Affaires étrangères doivent se retrouver aujourd'hui au Caire pour débattre d'une relance éventuelle du dialogue direct, bloqué depuis fin 2008. Israéliens et surtout Palestiniens sont soumis depuis plusieurs jours à des pressions redoublées des Etats-Unis et des Européens pour engager des négociations de paix directes, à la veille d'une importante réunion de la Ligue arabe sur la question. Les ministres arabes des Affaires étrangères doivent se retrouver aujourd'hui au Caire pour débattre d'une relance éventuelle du dialogue direct, bloqué depuis fin 2008, afin de suppléer aux discussions indirectes conduites sous l'égide des Etats-Unis depuis début mai, qui n'ont donné aucun résultat. L'Autorité palestinienne a déjà prévenu qu'elle n'accepterait de prendre part à des négociations directes avec Israël que si elle obtenait au préalable des garanties sur ses principales revendications: retrait des Israéliens de Cisjordanie et de Jérusalem occupées, sur les frontières de juin 1967 (avant la guerre des Six-Jours) et le gel total de la colonisation juive. «Nous ne rejetons pas les négociations, mais nous voulons qu'elles se déroulent sur des bases claires qui permettront de parvenir à un Etat palestinien indépendant», a averti le président Abbas. «Mais il est clair que le gouvernement Netanyahu ne veut rien de tout cela», a-t-il aussitôt déploré. Le Premier ministre israélien, pour sa part, se dit prêt à rencontrer M.Abbas «à Ramallah ou Tel-Aviv» et à tout mettre sur la table, mais accuse les Palestiniens de traîner les pieds. Benjamin Netanyahu, qui dirige une coalition de droite et d'extrême-droite opposée à des concessions, refuse toute pré-condition à des discussions directes. Il a aussi exclu la possibilité de prolonger le moratoire partiel sur la construction dans les colonies de Cisjordanie occupée qu'il avait décrété en novembre 2009 sous la pression de Washington et qui arrive à échéance le 26 septembre. Hier, le vice-Premier ministre Sylvan Shalom a estimé que les conditions posées par le président Abbas étaient «impossibles» à accepter. «Les Palestiniens ont pris l'habitude de refuser de s'asseoir à la table des négociations et d'attendre que les Américains et la communauté internationale fassent pression pour obtenir des concessions d'Israël pour leur compte», a accusé M.Shalom. Sur la scène internationale, les Etats-Unis «poussent sans relâche» à la reprise du dialogue de paix direct entre Israël et les Palestiniens, a assuré mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley. Le président américain Barack Obama a exprimé l'espoir que les négociations directes puissent reprendre «bien avant» le 26 septembre. Les dirigeants européens ont également fait entendre leurs voix. Le président français Nicolas Sarkozy s'est entretenu ces dernières 48 heures par téléphone avec MM.Abbas et Netanyahu, les exhortant «à une reprise rapide des négociations directes, à la prorogation du moratoire sur la colonisation et à l'arrêt des mesures affectant les équilibres à Jérusalem». Pour le moment, les Palestiniens semblent toutefois déterminés à résister aux pressions, avec l'appui des pays arabes. Le Fatah a répété que des pourparlers directs ne sauraient commencer sans un arrêt total de la colonisation. «Les négociations sont un moyen. La fin est de stopper l'occupation israélienne et d'établir un Etat palestinien indépendant», a commenté Rajoub Jibril, secrétaire général adjoint du Fatah. Les islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Ghaza, ont également mis en garde Mahmoud Abbas «sur les conséquences d'une reprise des négociations avec l'assentiment arabe ou sous la pression des Etats-Unis, car une telle décision ne peut que creuser nos divergences et mettre gravement en danger la cause» palestinienne.