Selon les Nations unies, les crues ont affecté un million de personnes et de nombreuses localités restent coupées du monde. Le bilan des inondations sans précédent ayant frappé le nord-ouest du Pakistan a dépassé hier les 1000 morts, alors que des milliers de sinistrés étaient piégés par les eaux et sous la menace des épidémies après l'apparition de premiers cas de choléra. Plus d'un millier de personnes ont été tuées dans la province de Khyber Pakhtunkhwa et au moins une quarantaine d'autres au Cachemire pakistanais, selon les autorités. «Plus de mille personnes ont été tuées par les inondations dans différentes zones de la province de Khyber Pakhtunkhwa», a annoncé le ministre de l'Information de la province, Mian Iftikhar Hussain. «Il s'agit de la pire inondation dans la province de Khyber Pakhtunkhwa et dans l'histoire du pays», a-t-il déclaré. «Quarante-sept personnes ont été tuées et 39 blessées par les inondations dans plusieurs secteurs de Muzaffarabad», la capitale du Cachemire pakistanais, depuis la semaine dernière, selon Farooq Niaz, le responsable du centre de gestion des catastrophes. Quelque 849 familles ont en outre été déplacées dans cette zone à la suite des crues exceptionnelles provoquées par les pluies de mousson saisonnières. Selon les Nations unies, les crues ont affecté un million de personnes et de nombreuses localités restent coupées du monde. La province la plus endeuillée est celle de Khyber Pakhtunkhwa (anciennement Province de la Frontière du Nord-Ouest), qui borde les zones tribales le long de la frontières afghane et dont Peshawar est la capitale. «Au moins 713 personnes sont mortes à Peshawar, Nowshera et Charsada, tandis que le bilan dans les districts de Shangla et Swat dépasse les 300 morts», a déclaré M.Hussain. Plus de 3700 habitations ont été détruites, selon le ministre. «Nous recevons également des informations confirmées selon lesquelles des premiers cas de choléra se sont déclarés dans certains secteurs de (la vallée de) Swat», a-t-il ajouté. «Nos équipes de secours tentent également d'évacuer quelque 1500 touristes coincés dans les villes de Kalam et Berhain dans le district de Swat», a-t-il poursuivi. Des reportages diffusés à la télévision et des photos prises d'hélicoptères montrent des gens grimpant aux murs ou sur les toits des habitations alors que des torrents d'eau se déversent dans les villages cernés par les eaux. A Peshawar, ville peuplée de 3 millions d'habitants, quelque 300 sinistrés ont manifesté, scandant des slogans hostiles au gouvernement provincial accusé de ne pas leur venir en aide. «J'avais construit une maisonnette de deux pièces dans la banlieue de Peshawar avec de l'argent gagné à la sueur de mon front mais j'ai tout perdu dans les inondations», a expliqué Ejaz Khan, 53 ans, durant la manifestation. «Le gouvernement ne nous aide pas (...) L'école où j'ai trouvé refuge est pleine de monde, sans aucune commodités pour la nourriture et les médicaments», a-t-il ajouté. L'armée a annoncé l'envoi de bateaux et d'hélicoptères pour venir en aide aux sinistrés tandis que des militaires s'activent pour rouvrir des routes coupées. Selon les autorités, l'autoroute reliant Islamabad à Peshawar a été rétablie. «Nous n'avons toujours pas d'image globale de la situation à cause de la rupture des communications», a déclaré Manuel Bessler, du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). Les services pakistanais de météorologie ont fait état de précipitations «sans précédent», avec quelque 312 millimètres d'eau tombés en 36 heures dans le nord-ouest. Face à cette situation d'urgence, la Commission européenne a annoncé samedi le déblocage de 30 millions d'euros d'aide humanitaire pour le Pakistan. En Afghanistan voisin, des inondations et glissements de terrain dans l'est du pays ont fait au moins 65 morts, selon les autorités locales.