Selon la presse mauritanienne, l'Algérie a demandé des explications à la Mauritanie concernant le dernier raid mené avec les militaires français. Entre opérations militaire et action diplomatique, la région du Sahel ne connaîtra pas le calme de sitôt. Comme première réaction à l'opération militaire franco-malienne menée au nord du Mali, l'Algérie serait en train de préparer la tenue d'une réunion des d'états-majors du Sahel. Selon des sources bien informées, l'Algérie envisage de provoquer une réunion à laquelle est convié le comité d'états-majors dirigé par la Mauritanie, le Mali, le Tchad et l'Algérie qui abrite ce commandement. A présent, aucune date n'a été arrêtée sur la tenue de cette réunion qui aura lieu au siège du comité d'états-majors à Tamanrasset. Les ministres des Affaires étrangères des pays de la bande sahélo-sahélienne auraient été destinataires «d'une invitation» de la part d'Alger pour y prendre part. Selon la même source, l'Algérie a exprimé son souhait de «discuter avec les pays membres du comité les derniers développements survenus dans la région». Sans le dire explicitement, le raid mené conjointement par les forces spéciales françaises et l'armée mauritanienne, aurait été inscrit à l'ordre du jour de cette réunion. «L'Algérie souhaite discuter avec les pays membres du comité du sujet relatif à l'insécurité», a déclaré la même source. L'occasion sera offerte à l'Algérie d'aborder avec les trois pays le dernier raid franco-mauritanien. Selon la même source, l'Algérie profitera de cette réunion pour avoir plus d'explications sur l'intervention militaire de la France dans la région, notamment, la décision unilatérale prise pas Nouakchott de permettre à l'armée française de mettre le pied dans le sable du Sahel. L'Algérie a, semble-t-il, bien compris les intentions de la France qui souhaite revenir en Afrique, sous la couverture de la lutte antiterroriste. Ainsi, la «bataille» déclarée entre la France et la branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique, au Sahel, sera, également, discutée, a-t-on appris. Dans un autre registre, la presse mauritanienne a rapporté hier que l'Algérie ne souhaite pas laisser passer la combine militaire entre la France et la Mauritanie, sans réclamer des explications à Nouakchott. «L'Algérie interroge la Mauritanie sur son rôle joué dans l'attaque contre Al Qaîda», a titré le journal mauritanien El Ahdath, dans son édition d'hier. Le même quotidien a révélé que Alger a demandé des explications à Nouakchott concernant ce même sujet. L'Algérie aurait, ainsi, manifesté à la Mauritanie sa désapprobation quant à cette ingérence dans les affaires internes du Sahel. On se rappelle que les autorités algériennes avaient rappelé l'ambassadeur d'Algérie à Bamako, au Mali, au lendemain de la libération des quatre terroristes revendiqués par l'Aqmi, en vue de libérer l'ex-otage français Pierre Camatte, un agent des services français. Cinq mois plus tard, l'ambassadeur algérien a repris ses fonctions au Mali. De son côté, le ministère des Affaires étrangères algérien dément avoir demandé des explications à la Mauritanie au sujet du dernier raid. «L'Algérie n'a demandé aucune explication à la Mauritanie», a démenti une source diplomatique algérienne. Dans un autre chapitre, le journal électronique toutsurlalgérie, a révélé hier qu'un délégation militaire française «de haut rang» est arrivée avant-hier en Algérie en vue de demander l'aide d'Alger pour combattre le terrorisme. Selon cette source, des discussions entre les autorités algériennes et la délégation française auraient débuté dans la journée d'hier. A noter que l'Algérie n'a pas confirmé cette information.