Ces moyens aériens seront d'un grand apport pour une réduction du temps dans la chaîne de secours. Le colonel Medjkane, chargé des statistiques et de l'information au niveau de la direction générale de la Protection civile, a plaidé jeudi dernier à Béjaïa pour la création d'une cellule de statistique au niveau de chaque wilaya, comprenant les différents services pour établir des statistiques les plus filables possibles. Le colonel répondait à notre question sur le cas de recensement multiple d'une même victime faussant de ce fait le bilan national. En d'autres termes, un tué sur la route peut à la fois figuré dans le bilan de la Gendarmerie et dans celui de la Protection civile. Et lorsqu'on sait que ces différentes institutions, dont la Protection civile, la Gendarmerie nationale et la Sûreté de la wilaya, communiquent leurs bilans respectifs d'une manière séparée à la direction nationale des statistiques en lieu et place d'un bilan de wilaya, cela peut largement altérer les calculs nationaux. Ces cellules de wilaya éventeraient ainsi la quantification double, voire triple de victimes et permettraient un bilan national juste. Au cours de cette conférence de presse appuyée par une promenade maritime organisée par la direction de la Protection civile de la wilaya de Béjaïa au profit de la presse locale, le conférencier a confirmé la dotation de la Protection civile d'une flotte aérienne composée de six hélicoptères médicalisés. Le sous-directeur, chargé des statistiques et de la communication au niveau de la direction nationale, précisera que «la livraison débutera dès juillet 2011 à raison d'une unité par mois». Le projet, qui se concrétisera dès l'année prochaine, comprend également la formation d'une vingtaine de pilotes en Angleterre. De fait, tant au nord, de par la concentration urbaine et le grand trafic routier, qu'au sud au regard de l'immensité du territoire et des grandes distances entre les agglomérations, ces moyens aériens seront d'un grand apport pour une réduction du temps dans la chaîne de secours. En matière de chiffres, 68 millions de baigneurs se sont rendus sur les 352 plages autorisées à la baignade à travers les 14 wilayas du littoral. 84 victimes ont été dénombrées. De son côté, le capitaine Soufi, de la direction de la wilaya de Béjaïa, a présenté le rapport local qui fait état de 10 morts sur les routes pour un total de 182 accidents. Sur les 1328 interventions sanitaires, 13 l'ont été pour des personnes décédées. Huit cas de suicide supposés ont été inventoriés. Neuf personnes se sont noyées jusqu'à jeudi dernier en mer où les sapeurs pompiers ont eu à intervenir 4437 fois. Près de 6 millions d'estivants ont fréquenté les 35 plages de la côte bedjaouie. 613 incendies ont ravagé 10.000 ha de forêt et broussailles, et plus d'un millier d'arbres fruitiers... Cette initiative de la Protection civile de Béjaïa aura été, par ailleurs, une opportunité de voyager au coeur même de ce corps paramilitaire et d'en connaître plus profondément le fonctionnement, les difficultés et les spécificités de sa mission et les risques auxquels font face quotidiennement les soldats du feu au regard de la diversité naturelle de la région. Cette sortie nous a permis de constater de visu et in situ les conditions dans lesquelles ils vivent. Ce corps est une véritable famille, les agents de la Protection civile, tous grades confondus, travaillent dans des conditions qui se sont nettement améliorées. Ces dernières, avons-nous constaté ont changé, avec des moyens d'intervention modernes, des véhicules équipés pour tout genre d'intervention, y compris celles d'urgence médicale, le secours médicalisé étant désormais d'usage avec la présence aussi bien de médecin au sein du corps que d'ambulances équipées. La Protection civile possède une stratégie pour asseoir son implantation partout à travers la wilaya pour se rapprocher davantage du citoyen, étoffer son effectif quantitativement et qualitativement avec une formation poussée et une spécialisation à même de répondre et de faire face aux risques spécifiques comme le sauvetage en montagne, en mer ou les noyades dans les plans d'eau au niveau des barrages et autres retenues collinaires et les accidents liés aux explosions de matières dangereuses, y compris la radioactivité.