Photo : Fouad S. Mis à part le syndicat affilié à l''UGTA, la direction générale de la protection civile n'accepte aucun autre partenaire social. C'est ce qui ressort de notre entretien avec Medjkane Mohand Amokrane, sous-directeur des statistiques et de l'information auprès de cette institution, à la veille de la Journée mondiale de la protection civile. « Le seul syndicat crédible à nos yeux c'est bien l'UGTA », a-t-il indiqué pour minimiser l'existence d'une volonté qui se dit syndicat autonome affilié au Snapap. Il rappelle que « tout syndicat ou tout partenaire social doit obéir à un certain nombre de condition légales qui sont la représentativité de 20% dans toutes les wilayas et une présence dans 25 wilayas sur les 48 ». Au vu de ces propos, la Fédération nationale des agents de la protection civile, représentée par M. Tchikou Mourad, n'a pas lieu d'exister puisqu'elle ne répond pas aux conditions requises. « Si la fédération citée répond à ces exigences, elle est la bienvenue pour devenir un partenaire social de la direction générale, dans le cas contraire, ce syndicat n'existe pas pour nous », a-t-il précisé. Selon M. Tchikou Mourad, le syndicat qu'il dirige n'a été pas associé à l'élaboration de l'avant-projet du statut particulier de la protection civile. A ce reproche, M. Medjkane répond : « nous contredisons toutes ses déclaration et nous pouvons affirmer que notre partenaire social l'UGTA, le seul que nous reconnaissons, a participé à toutes les étapes de ce projet qui en est à sa deuxième année ». Notre interlocuteur a affirmé que des regroupements régionaux ont été organisés en 2009 au niveau de 5 wilayas, où tous les représentants des agents, tous grades confondus, ont été présents à ce regroupement, participant à l'enrichissement du projet. M Medjkane a abordé également les conditions de travail pendant la décennie noire où le travail des éléments de la protection a été fortement applaudi et loué. Il déclare que les soldats du feu n'ont aucunement bénéficié des indemnités ou toute autre forme d'avantage. Par contre, « l'Etat leur a accordé, à l'instar des autres services de sécurité, une prime de risques exceptionnels liée à cette période du terrorisme ». Sur le plan moral, notre interlocuteur a affirmé que les agents de la protection civile jouissent d'une prise en charge psychologique depuis l'année 1998. « Tous les agents affectés psychologiquement par rapport aux massacres, le transfert des victimes, sont pris en charge par les psychologues et les psychiatres de la protection civile », a-t-il précisé. Concernant la formation au niveau de la protection civile, M. Medjkane déclare qu'« avec le nouveau programme quinquennal du président de la République, la protection civile compte en moyenne 4 500 nouveaux agents chaque année ». Il affirme qu'il y a une nouvelle approche en matière de formation celle de la spécialisation dans des risques qui n'étaient pas connus en Algérie. Afin de faire connaître les nouveaux risques, les agents de la protection civile organisent souvent des opérations de simulation. Le sous-directeur des statistiques et de l'information dira qu'elles font partie de leurs obligations. « C'est une manière de préparer les populations en matière d'alerte, de réaction et de comportement à adopter au moment des catastrophes », a-t-il souligné. Ces opérations permettent aussi aux populations d'avoir un comportement positif par rapport aux différentes catastrophes. Les simulations ne sont pas fortuites, « elles incitent les pouvoirs publics à arrêter une zone d'évacuation et inculquer chez les population des comportements réfléchis et intelligents et vivre avec le risque ». En comparaison avec d'autres pays, la protection civile a quand même son mot à dire. « Les différentes catastrophes qu'a connues notre pays ont permis à nos agents d'acquérir de l'expérience », a souligné M. Medjkane. L'organisation des secours ne peut s'apprendre d'une façon théorique, raison pour laquelle il y a une organisation internationale qui participe dans la gestion et la prise en charge des catastrophes. Ces catastrophes ont permis également à uniformiser les techniques de secours pour faciliter le travail. Ces « malheurs » ont permis aux agents de la protection civile de prendre en charge des sinistrés et de gérer l'après-catastrophe. En cette journée mondiale de la Protection civile, M. Medjkane dira que l'investissement qui doit se faire au niveau de la prévention des risques reste la sensibilisation. « La majorité des citoyens ne connaît pas les risques et comment y faire face. Il faut inculquer à la population la culture des risques », a-t-il conclu.