La décision a été gelée l'année dernière suite à la pression des syndicats. L'instauration du diplôme de magistère ou de mastère comme pièce maîtresse permettant d'accéder, par voie de concours, à l'enseignement secondaire, a soulevé la colère des titulaires d'une licence d'enseignement supérieur et des syndicats autonomes des enseignants de l'éducation. Dans une circulaire adressée aux directions de l'éducation, le ministère de l'Education nationale exige des candidats désirant participer aux concours pour accéder au poste d'enseignant du secondaire de présenter un diplôme de magistère ou de mastère. Instaurée il y a de cela deux ans par le ministère de l'Education nationale, cette décision ne cesse de provoquer le mécontentement de la part des syndicats. D'emblée, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, Cnapest, s'est dit en désaccord avec l'instruction. «Les titulaires d'une licence avant l'année 2008 devront avoir le droit de participer aux concours d'accès à l'enseignement secondaire», a estimé Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapest, expliquant que cette initiative permettra de compléter les effectifs des enseignants secondaire et de réhabiliter par la même, l'ancien système dans sa juste valeur. En ce sens, Messaoud Boudiba appelle le ministère de l'Education à oeuvrer dans le sens de trouver une solution, notamment pour les titulaires de licences d'avant 2008, dont plusieurs spécialités sont concernées, à savoir la philosophie, les licenciés en langue allemande et espagnole. Il convient de souligner que ces spécialités, suscitées n'existent pas dans l'enseignement moyen et primaire. M.Boudiba a reconnu que le statut particulier stipule un Bac plus 5 pour accéder à l'enseignement secondaire, un Bac plus 4 pour l'enseignement moyen et un Bac plus 3 pour l'enseignement primaire. Mais, cela, explique-t-il, ne peut empêcher en aucun cas les titulaires d'une licence obtenue, rappelle-t-on, avant 2008 de participer au concours d'accès à l'enseignement secondaire. Même son de cloche au Conseil des lycées d'Algérie, CLA. Contacté par L'Expression, le porte-parole du CLA, Idir Achour a affirmé, hier, que cette circulaire obéit à des considérations politiques qui consistent en la valorisation du système LMD, tout en méprisant l'ancien système. Le porte-parole du CLA a rappelé, en ce sens, que cette circulaire, consistant à éliminer les titulaires d'une licence pour l'accès à l'enseignement secondaire, a été gelée l'année dernière, et ce grâce à la mobilisation des syndicats et enseignants contractuels, notamment. Ces derniers, a-t-il rappelé ont refusé de passer le concours. Mais cette année, ajoute M.Idir, le concours a été instauré dans la période des vacances, et ce dans le but que cette circulaire ne soit pas rejetée par les enseignants. «Cette décision est une forme d'exclusion. Que pourrais-je faire avec ma licence. Cette décision a été prise de manière uni-latérale par le ministère de l'Education nationale», a tenu à affirmer un licencié en langue allemande.