En dépit de l'éloignement géographique entre l'Algérie et la Chine, l'amitié entre les deux pays est profondément ancrée dans les des deux peuples de par les souffrances qu'ils ont endurées et leur lutte commune contre le colonialisme. En effet, l'Algérie et la Chine se sont soutenues, appuyées et épaulées mutuellement pendant 50 années de relations diplomatiques et ce en dépit des mutations internationales. A ce propos, les relations entre les deux pays ont amorcé une nouvelle étape à la faveur de multiples visites effectuée par les deux parties. A cet effet, la coopération stratégique entre les deux pays a porté ses fruits dans différents domaines, dont la coopération économique et commerciale, élargie à d'autres domaines comme l'énergie, la métallurgie, les communications et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. A ce propos, l'Algérie et la Chine ont conclu des accords stratégiques, notamment, ceux qui touchent à l'énergie et le BTPH. Dans cet ordre d'idées, Alger et Pékin ont signé deux accords de coopération dans le domaine du nucléaire civil. Le premier porte sur les utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire, le second sur la coopération et le partenariat entre le ministère algérien de l'Energie et des Mines et l'autorité chinoise de l'Energie atomique. L'Algérie, qui possède d'importantes réserves d'uranium et deux réacteurs de recherche, espère produire de l'énergie nucléaire et la construction d'une centrale à l'horizon 2020. Dans cette optique, après une longue coopération dans le BTPH, les nouvelles perspectives de coopération algéro-chinoise s'orientent vers les secteurs de l'énergie et des télécoms. Cette dynamique a commencé à se réaliser dès l'an 2000. il faut reconnaître, qu'en l'espace de quinze mois, soit du mois d'octobre 2002 au mois de décembre 2003, les compagnies pétrolières chinoises ont réussi une véritable percée dans le domaine minier algérien, des engagements pour un investissement d'environ un milliard de dollars. Le mois d'octobre 2002, les entreprises Sinopec et CNPC, les deux plus grands groupes pétroliers chinois, ont lancé des coopérations avec les Algériens. La société chinoise des hydrocarbures, Sinopec, a signé, en 2002, un contrat de 525 M USD pour développer le gisement de Zarzaïtine, près de Hassi Messaoud assuré à hauteur de 75 % par la compagnie chinoise et à 25 % par Sonatrach. D'une durée de vingt ans, le contrat signé entre les deux compagnies doit permettre de porter la production du gisement de 28 000 b/j à 50 000 b/j. Une année après, c'est au tour de la compagnie CNPC de décrocher le projet de la raffinerie d'Adrar, le contrat intègre le développement des gisements de la cuvette de Sbaâ qui totaliseraient environ plus de 600 millions de barils de brut. En aval, CNPC et Sonatrach sont associées pour la réalisation et l'exploitation d'une raffinerie de pétrole brut d'une capacité de 600 000 t par an et dont les produits seront destinés à la consommation dans le Grand Sud. Le développement des gisements de pétrole nécessitera un investissement de 180 millions de dollars tandis que la construction de la raffinerie coûtera 160 millions de dollars. De son côté, China Petroleum Engineering & Construction (CPECC) a réalisé, pour 167 millions de dollars, en partenariat avec Sonatrach, les installations de production et de traitement du gisement pétrolier de Touat, qui alimentera la raffinerie d'Adrar. Pour mémoire, en janvier 1982, un "Comité de coopération Chine-Algérie", dans les domaines économique, commercial et technologique a été créé. Six rencontres ont eu lieu alternativement dans les deux pays. A ce point, la Chine avait déjà investi, jusqu'à fin juin 2008, quelque 640 millions de dollars pour ses projets en Algérie, particulièrement dans les domaines du pétrole et du gaz naturel, et le BTPH. En effet, pas moins de quatre conventions ont été signées entre la Chine et l'Algérie. Ces dernières, touchent les domaines, notamment, des télécommunications et le BTPH. Les trois premières conventions ont porté sur l'étude et la réalisation d'un opéra en Algérie, la coopération technique et économique et des télécommunications. En ce qui concerne la quatrième convention entre le groupement chinois CITIC-CRCC et le ministère des Travaux publics, elle porte essentiellement sur le financement et la réalisation de l'Institut supérieur de gestion des grand projets, la formation dans le domaine des travaux publics et enfin un partenariat et investissement dans le domaine des travaux publics toujours. La convention comporte aussi, l'édification de l'Institut supérieur de gestion des grands projets, ce dernier, sera implanté dans le pôle technologique de Sidi Abdellah, d'un montant de 10 millions d'euros. Il est important de noter, que la coopération algéro-chinoise dans le secteur de la construction a commencé en 1980. En plus des travaux de construction de voies de transport et de bâtiments, des entreprises chinoises ont également pris part à des projets de construction de centrales hydrauliques. Fin juillet 2008, la Chine avait déjà signé plus de 18,8 milliards de dollars de contrats de construction avec l'Algérie. Le projet du transfert des eaux souterraines d'In Salah vers Tamanrasset (750 km) a été également confié à une entreprise chinoise, avec un coût de l'ordre d'un milliard de dollars. Actuellement, environ 40 sociétés chinoises sont enregistrées en Algérie. Hamid Si Salem