Si certains ministres élaborent des programmes qui s'inscrivent dans une politique à long terme, d'autres auront à faire face à des sujets brûlants. Fin de vacances pour le gouvernement. L'heure est au boulot. Après un congé de 15 jours, les ministres reprennent aujourd'hui le chemin de leurs départements respectifs. Après avoir profité de deux semaines de vacances sous les parasols et des moments conviviaux en famille, l'équipe d'Ahmed Ouyahia retrouve ses luxueux bureaux. La reprise du gouvernement intervient à quelques jours du mois sacré du Ramadhan. D'énormes challenges attendent le staff gouvernemental. Si certains ministres élaborent des programmes qui s'inscrivent dans une politique à long terme, à l'image des départements des Travaux publics, de l'Habitat, des Ressources en eau, pour ne citer que ces ministères actifs, il n'en est pas de même pour d'autres qui auront à faire face à des sujets brûlants. Le Ramadhan, la rentrée scolaire et universitaire ainsi que la formation professionnelle sont autant de dossiers interpellant les ministres concernés qui reviennent fraîchement des vacances. Mustapha Benbada, Rachid Benaïssa, Saïd Barkat, respectivement ministres du Commerce, de l'Agriculture et de la Solidarité auront une pression supplémentaire durant ce mois. Ils sont appelés à faire face au défi des commerçants et autres barons qui dictent leur loi sur le marché. Chacun de ces ministres fera de sorte à éviter que son secteur soit secoué par des crises et surtout à répondre aux attentes des citoyens algériens qui ne savent plus à quel saint se vouer devant la détérioration de leur pouvoir d'achat. Parler du Ramadhan, c'est évoquer systématiquement la flambée excessive des prix, tous produits confondus. La mission qui attend M.Benbada est loin d'être une sinécure. Les Algériens attendent de lui à ce qu'il apporte un plus par rapport à son prédécesseur, El Hachemi Djaâboub en l'occurrence. L'ancien ministre de la PME/PMI et de l'Artisanat devra veiller aussi bien au contrôle de la qualité qu'à celui des prix, notamment en cette période propice à toute spéculation. Il est incontestable que le marché est régi par la loi de l'offre et de la demande, mais cela ne devrait pas constituer l'arbre qui cache la forêt. Autrement dit, les responsables du secteur, à leur tête le ministre, ne devraient pas se réfugier derrière cette «règle» pour justifier toutes leurs défaillances et lacunes dans la gestion des missions qui leur sont confiées. Les Algériens souhaitent que des mécanismes efficients soient mis en place pour arrêter la spéculation et surtout mieux réguler le marché. Mais, on n'en est pas encore là. Rien ne semble arrêter la machine mise en branle par les spéculateurs. Les prix des fruits et légumes, et des viandes ont commencé leur envolée bien avant le début du mois sacré. Cette tâche ne pourrait pas être assurée par un seul département. D'autres ministères doivent mettre la main à la pâte. C'est le cas du ministre de l'Agriculture. La mission de Rachid Benaïssa consiste à assurer la disponibilité des produits de large consommation. L'indisponibilité des fruits, des légumes et des viandes engendrera systématiquement la flambée des prix empêchant le remplissage du couffin de la ménagère. En cette période de disette, Saïd Barkat, ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, est «cordialement invité» à apporter son aide. Il aura «du pain sur la planche» avec la distribution du couffin du Ramadhan. Destiné principalement aux démunis et aux familles nécessiteuses, celui-ci arrive, presque, à tous les ménages sauf aux familles dans le besoin. On ne cesse de crier au voleur. Loin du mouvement et de l'atmosphère du mois de Ramadhan, les préparatifs pour assurer une meilleure rentrée scolaire et universitaire, seront parmi les dossiers prioritaires des ministres de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid et son «ami» de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. Si ces deux ministres reviennent de congé, les syndicalistes quant à eux n'en ont pas pris. Les différents syndicats préparent, apparemment, la manière de gâcher les belles vacances des ministres. Pour la simple raison que ces deux départements sont, comme chaque année, exposés à des mouvements de protestation. C'est devenu une tradition au département de Benbouzid. Des grèves sont déclarées tous les ans. C'est la même menace à laquelle est exposé, Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé de la Population et de la Réforme hospitalière. Les praticiens de la Santé sont toujours sur le qui-vive. A cela s'ajoute l'autre échéance à laquelle seront confrontés les ministres. Il s'agit du cycle des auditions par le président de la République. Au début de chaque mois de Ramadhan, le chef de l'Etat fait passer «un test oral» à ses ministres. Abdelaziz Bouteflika relancera, certainement, cette «tradition» durant ce mois sacré. Loin d'être pour eux une sinécure, les ministres auront à faire un bilan exhaustif de leur secteur, chiffres à l'appui, et de présenter une liste de projets prioritaires avec estimation financière au centime près. Ce sont autant de missions et de problèmes auxquels les membres du gouvernement sont appelés à solutionner pour éviter toute crise qui secouerait leurs départements.