Le cabinet Belkhadem se prépare à des vacances studieuses dans l'optique des prochaines échéances politiques et sociales. Vacances compromises. La nouvelle équipe gouvernementale n'aura pas droit au repos cette année. Les ministres passeront l'été au travail. Selon une source proche de la chefferie du gouvernement, les ministres n'auront droit qu'à 15 jours de congé. «Les ministres auront droit à dix jours», indique notre source. Pas de temps à perdre donc pour la nouvelle équipe. Agenda oblige. Il est patent que les dossiers qui attendent le gouvernement ne permettent pas d'être dilettant, notamment au plan politique alors que la situation socioéconomique n'est pas des plus reluisantes. Sur le plan politique, de grands chantiers sont annoncés. La révision de la Constitution, le code communal et de wilaya, la loi sur les partis politiques et les élections locales sont au menu. Le gouvernement aura, donc, du pain sur la planche cet été. En parallèle de l'agenda politique, la situation socioéconomique s'est quelque peu compliquée à l'approche du Ramadhan, et dès lors, interpelle les décideurs. D'aucuns estiment que le message du 17 mai dernier a confirmé le malaise que vit la société d'une manière générale..Ce qui confirme la rupture entre le citoyen et la politique. Urgence. Le «nouveau gouvernement» doit agir vite et bien. Réconcilier le citoyen avec la politique, sera sa première mission. Un défi difficile à relever. Or, le gouvernement n'a pas le choix. Cette fois-ci, il doit faire preuve de bonne volonté pour regagner la confiance des citoyens-électeurs. Surtout que les elections locales auront lieu en novembre prochain. Ce rendez-vous met encore plus de pression sur le gouvernement. Le staff de Belkhadem doit convaincre par le concret. Et le concret c'est d'abord de prendre des décisions en phase avec la situation que vivent les Algériens de condition modeste Désormais, seul le terrain peut rétablir la confiance entre l'administration et la population. Le travail, le logement et le pouvoir d'achat, sont autant de dossiers qui interpellent l'attention des pouvoirs publics. C'est pourquoi la nouvelle équipe doit passer à la vitesse supérieure. Après l'adoption de son programme politique, elle se doit de le traduire sur le terrain. Ce n'est pas tout. Le gouvernement est appelé à suivre de près l'application de son programme. Ce programme, rappelle-t-on, met l'accent sur l'amélioration des conditions de vie. Le chef du gouvernement avait déclaré, à maintes reprises, que «le citoyen est placé au coeur de toutes les actions et de toutes les réformes visant le développement économique et social du pays et la modernisation des structures et des missions de l'Etat». L'action du gouvernement sera orientée, prioritairement, vers la lutte contre le chômage et la pauvreté, la réalisation du programme d'un million de logements et l'amélioration des conditions de vie. Pour cela, le programme accorde au dialogue et à la concertation une importance particulière et privilégiée. Or, le gouvernement pourra-t-il l'appliquer en un temps record? Si l'équipe de Belkhadem sacrifie ses vacances, ce n'est pas pour rien, du moins l'espère-t-on, d'autant plus qu'outre l'aspect politique, le fait social doit retenir en priorité l'attention d'un gouvernement qui nous doit une revanche.