Une moyenne de 4000 à 5000 cas est enregistrée annuellement. En été, l'alimentation devient un véritable sujet de préoccupation. Les familles algériennes ont tendance à jeter leur dévolu sur les établissements de restauration rapide. Elles fréquentent souvent les pizzerias, les fast-foods et les petits restaurants, malgré les dangers que présente cette nourriture préparée dans des conditions suspectes. Cependant, ils ont peu de chances d'échapper aux risques de l'intoxication alimentaire dont les conséquences peuvent parfois être fatales. Les chiffres du ministère de la Santé font état d'une moyenne de 4000 à 5000 cas de toxi-infections alimentaires par an. Une tendance évolutive des toxi-infections à caractère alimentaire (Tiac) est relevée durant ces dernières années. Le non-respect des règles d'hygiène, la consommation de produits périmés, le manque de professionnalisme et de civisme, sont autant de facteurs favorisant les Tiac. Les services communaux d'hygiène et d'assainissement, comme ceux d'Alger, ont intensifié les contrôles dans les établissements de restauration rapide, et même auprès des marchands de glace, qui ne désemplissent pas pendant la saison estivale. Ces mesures préventives visent à préserver la santé publique en limitant les risques d'intoxication qui enregistrent des pics en été, souligne Mme Bouhenna Ghania, responsable au service d'hygiène et d'assainissement de la commune de Bab El Oued, citée par l'APS. Les cas d'intoxications alimentaires enregistrés sont attribués principalement, précise-t-elle, à la consommation de fromage avarié et de viande hachée mal conservée. La responsable affirme, en outre, que son service a envoyé, au cours du premier semestre 2010, plus de 300 mises en demeure et procédé à une centaine de saisies de produits alimentaires, notamment des viandes et des produits carnés. Elle précise que des quantités de viande de boeuf, de poisson congelé et de merguez impropres à la consommation, de conserves et de légumes avariés ont ainsi été saisies. Selon elle, la commission communale d'hygiène et d'assainissement a même proposé, à plusieurs reprises, la fermeture définitive des commerces incriminés pour manque d'hygiène, après l'envoi de mises en demeure à leurs propriétaires. Quant aux produits alimentaires de consommation courante vendus hors commerce, dans la rue ou dans les marchés informels, ils «ne peuvent être contrôlés car relevant des prérogatives de la sûreté publique», fait-elle savoir. Une tournée à travers les restaurants et les établissements de restauration rapide permet de constater la prolifération, ces dernières années, de ces lieux très prisés par les familles, notamment pendant la saison estivale. C'est que presque tous les quartiers du pays sont pourvus de ces établissements de restauration «Quatre saisons». La palme des espaces à grand succès pour ces produits, pendant l'été, revient incontestablement aux plages, aux grands ensembles de résidences balnéaires et aux forêts récréatives, ce qui n'empêchera pas des flopées d'enfants et de jeunes gens investir les routes des plages pour y écouler de la nourriture de circonstance (pain traditionnel, maïs grillé, oeufs durs, boissons fraîches...). La consommation de glaces connaît elle aussi un engouement particulier durant la saison estivale, poussant nombre de restaurants à réserver des espaces «spécial glaces» où tout est fait pour que l'accueil et la convivialité fassent bon ménage et incitent à la consommation. Ainsi, beaucoup de familles algériennes s'abstiennent pendant l'été, de préparer leurs propres repas à la maison et n'hésitent pas à supprimer de leur menu les bons plats habituels, leur préférant les repas rapides. «La chaleur affecte le mode de vie durant cette saison, y compris les habitudes alimentaires. Si l'hiver est la saison adéquate pour préparer des potages, des sauces et des plats gras, l'été par contre, est connu pour ses plats légers», résume une mère de famille. Le Dr Riad Boukriaât, spécialiste en médecine interne, cité par l'APS, confirme que le recours des gens à la consommation de fritures, de grillades et de boissons gazeuses, augmente sensiblement durant la saison estivale et avec elle les risques très réels de maladies. «Un grand nombre de vendeurs utilisent la même huile plusieurs fois -bien au-delà des seuils autorisés- pour frire les pommes de terre et ne conservent pas les viandes hachées, les oeufs et les boissons gazeuses à la température adéquate, ce qui provoque leur dégradation au bout de quelques heures et expose la vie des personnes au danger», souligne-t-il. La vigilance doit donc être de mise. Le rôle des associations de protection du consommateur est relevé dans ce sens. Tous les médecins s'accordent à conseiller une intensification de leurs activités de sensibilisation et d'actions de proximité, pendant tout le reste de l'été, mais aussi pendant le Ramadhan.