Des heures supplémentaires d'ouverture des bureaux de poste s'avèrent nécessaires. Les centres de paiement de différents coins du pays, d'Algérie Poste, la plus grande institution financière en Algérie, avec un nombre de clients estimé à plus de 11 millions de personnes, seront sans doute confrontés durant la période du Ramadhan à une montée en puissance du nombre d'opérations de retrait d'argent. Cette ascension est directement liée à cette «inculture» de dépense ancrée chez le citoyen algérien. Il n'est étrange pour personne que le citoyen algérien, comme par hasard ou ignorance, ne fait jamais dans le rationnel. Plus que deux jours avant le début du mois de Ramadhan, et voilà que la consommation familiale monte en flèche. Ainsi, le consommateur dépense près de 1500 dinars par jour, car le menu devient particulier et la table doit être bien garnie et variée. C'est cela le raisonnement de la majorité des Algériens. Une simple virée dans l'enceinte du centre de paiement de la Grande-Poste d'Alger, a permis d'établir ce constat. Un avis partagé par le responsable de la salle des chèques, ayant d'ailleurs, requis l'anonymat. «Le nombre de clients marque effectivement une légère progression par rapport aux jours précédents», estime-t-il, tout en expliquant que «cela va monter crescendo au fur et à mesure que les virements des paies des travailleurs arrivent». Le même interlocuteur ajoute que le virement de paie des personnels de la police, de l'enseignement et de la santé, qui s'effectue généralement le 12 de chaque mois, a été avancé en prévision du mois sacré. «Il a été effectué hier.» De ce fait, il paraît que même les pouvoirs publics ont désormais cette «inculture» de dépenser plus qu'à l'accoutumée, et sont bien conscients de la période où le travailleur a besoin d'argent! Le couffin à la main, une femme dépassant la soixantaine attend patiemment son tour pour avoir de quoi pouvoir le remplir. Cette dame à la retraite, nous raconte qu'elle garde toujours une partie de son argent pour les moments exeptionnels de besoin. Selon elle, «Sidna Ramadhan, -comme elle aime l'appeler- est une occasion qui nécessite beaucoup de dépenses, alors je prends toujours mes réserves à l'avance». Pour Hamid, enseignant du secondaire, «les responsables ont bien pensé a virer nos salaires avant le début du mois sacré». «Cela nous aidera à surmonter les charges dès le premier jour», enchaîne t-il. Sur les lieux, un problème est constaté: l'absence d'appareil de retrait automatique aux guichets concernés. Aussi, des citoyens munis de leurs cartes de retrait d'argent, ont été contraints de procéder à l'ancienne méthode. Le responsable de la salle des chèques explique qu'«un problème d'ordre technique est survenu dans le fonctionnement de ces appareils, et nous les avons envoyés vers les services concerné pour réparation». Une situation qui dure depuis trois jours. Un citoyen a eu raison alors de lancer: «Qu'on soit capable d'utiliser de nouvelles technologies, ou bien restons avec nos chèques!». Hier, le client pouvait retirer son argent en 20 à 40 minutes, un délai, appelé à augmenter avec l'arrivée des virements du personnel du ministère de la Défense nationale à partir du 18 août. Mais la période qui connait le plus de monde est sans doute, celle où les retraités reçoivent leurs pensions, entre le 21 et le 23 de chaque mois. Des queues interminables caractérisent ainsi le quotidien des bureaux de poste pendant toute une semaine. «Nous recevons une grande affluence à la fin de chaque mois», argumente le même responsable au niveau de la Grande-Poste d'Alger. Il n'est, donc pas, exclu qu'Algérie Poste sera confrontée à de gros problèmes durant ce mois de Ramadhan, vu le grand nombre de clients qu'elle est appelée à accueillir, tous soucieux et pressés de retirer de l'argent. Ce flux est aussi, à ajouter aux habituels problèmes dans lesquels les bureaux de poste se noient. Files d'attente, problèmes de réseaux et manque de liquidité, sans oublier les «passe droits», qui de son ami, qui de son oncle ou de sa cousine..., sont autant d'obstacles qui handicapent le bon fonctionnement du secteur. A moins que des heures supplémentaires d'ouverture des bureaux soient instaurées! Une nécessité en quelque sorte....