Avec ce maillage, les citoyens devraient vaquer à leurs occupations et s'adonner à leurs loisirs sans risque d'être agressés et délestés de leurs biens Le ministre Daho Ould Kablia l'a promis. Le patron de la Police, le général major Abdelghani Hamel l'a fait. Alger est quadrillée par des policiers. Objectif: assurer un Ramadhan paisible. Aucune action ne devrait être menée par les terroristes dans toute la ville. 24.000 policiers veillent à ce qu'il n'en soit pas autrement. Autre mesure: plus de 2000 barrages sont fixés à travers toute la ville. Comme si cela ne suffisait pas, le dispositif est complété par l'installation de milliers de caméras sur les axes routiers, les quartiers et les grands centres urbains. Le tout constitue la «méthode Hamel» de lutte antiterroriste et de répression du banditisme. Avec tout ce maillage, les citoyens devraient vaquer à leurs occupations et s'adonner à leurs loisirs sans risque d'être agressés et délestés de leurs biens. Lors du Ramadhan, il est primordial que les Algériens puissent passer leurs soirées dehors sans avoir à l'esprit la menace d'une quelconque atteinte à leur sécurité et à celle de leurs familles. Les services publics peuvent aussi fonctionner normalement. Postes, transport et commerces peuvent continuer de proposer leurs prestations aux usagers. Cela aurait été impossible sans un minimum de sécurité. D'ailleurs, il y a plusieurs jours que des policiers ne cessent d'effectuer des fouilles minutieuses et des contrôles d'identité à travers de nombreux quartiers d'Alger. Cette ville n'est pas le seule à bénéficier de l'attention des services de sécurité. L'ANP, la Gendarmerie nationale et la Garde communale ont également une mission similaire au niveau des campagnes, des montagnes et des zones reculées. Des militaires sont même appelés en renfort pour renforcer la surveillance dans des barrages déjà existant à travers les wilayas sensibles. Béjaïa, Boumerdès et Bouira ainsi que Tizi Ouzou sont parmi celles-ci. Elles sont toutes l'objet d'incursions terroristes. Mais ces dernières n'ont pas pu affecter Alger. Les terroristes ne cessent de revenir vainement à la charge pour tenter de passer à travers les mailles du dispositif sécuritaire pour commettre des attentats non seulement spectaculaires mais médiatiquement porteurs. Depuis la fin de l'année 2007, le Gspc a tenté en vain de réactiver ses cellules dormantes à la périphérie et à l'intérieur de la capitale. Pour preuve, plus d'une trentaine de personnes ont été appréhendées à Alger depuis le début de l'année 2010 sous les inculpations de soutien et apologie du terrorisme et recrutement. Leurs tentatives échouent grâce à la vigilance et au renforcement du dispositif du renseignement mais également au quadrillage hermétique consolidé par la multiplication des points de contrôle dotés d'équipements de détection d'explosifs. Cela est souvent perçu comme une contrainte par les citoyens. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a expliqué sa vision des choses: «Les points de contrôle de police, dressés à l'entrée de la capitale, sont absolument nécessaires.» Il dit partager la préoccupation des citoyens qui se plaignent des points de contrôle très lourds à l'entrée de la ville. Il y a moins d'un mois, à l'occasion de la célébration du 48e anniversaire de la Fête de la police, le général major Abdelghani Hamel a placé la lutte contre la criminalité, sous toutes ses formes, particulièrement le crime organisé et le terrorisme, en tête de ses priorités. Le responsable de la Dgsn a mis en exergue le renforcement des réseaux de renseignements. Hamel n'est pas seul à mener cette offensive. Il rappelle que c'est aussi le souci des autorités publiques. Et ce n'est pas le ministre de l'Intérieur qui contredira une révision de l'organisation de la Sûreté nationale «en tenant compte du contexte sécuritaire, de la poussée de la criminalité, de l'évolution de ses formes (cybercriminalité, crime organisé) et des exigences techniques, technologiques et scientifiques imposées par la modernisation». C'est de cette manière que la Dgsn pourra remplir son rôle dans la prévention du crime et de tout ce qui est susceptible de nuire à l'ordre public. La mise en place d'une coordination entre les différents services de sécurité et de renseignements figure en bonne place dans cette stratégie. Le général major Hamel avait affirmé que la première étape de son programme d'action consiste en la réorganisation des services en définissant les missions et les responsabilités sur la base d'un nouvel organigramme. Ce qui ne manquera pas assurément de se répercuter sur le terrain.