De nombreux joueurs ont été écartés pour indiscipline alors que d'autres ont bénéficié des largesses du staff technique. Après les différentes critiques dont il fait l'objet depuis le mois de juillet dernier, soit à la fin de la Coupe du Monde de football, Rabah Saâdane n'aura, pour ainsi dire, qu'un seul choix: corriger les erreurs commises et surtout choisir une tactique qui paie. Sinon, le geste qui l'honorerait le plus serait de démissionner et de laisser la place à d'autres compétences. La première des choses à rectifier est justement le plan tactique utilisé. Rabah Saâdane a toujours fait évoluer l'Equipe nationale avec un schéma beaucoup plus basé sur la défensive par crainte d'encaisser des buts et pour être plus précis, éviter que l'équipe n'encaisse un score lourd. Ce qui explique son caractère de «peureux». D'ailleurs, Arsène Wenger a bien fait une remarque pertinente en déclarant lors du Mondial sud africain que «Saâdane bloque le jeu des Algériens». Mais, une tactique ne vaut que par la valeur des joueurs qui sont censés l'appliquer. Et à la lecture des différentes listes des joueurs convoqués par le coach national, il n'y a pas eu l'ombre d'un avant-centre type. Si Saâdane possède une bonne assise défensive bien qu'il manque d'un latéral, il faudrait donc surtout se baser sur le secteur offensif pour assurer des résultats. La raison d'être d'une équipe nationale est de marquer pour gagner, et c'est pourquoi le choix des joueurs est fait selon des critères où il n'y a point de place au «social» et autre «compatibilité d'humeur» ou encore une quelconque «alliance». Or, au sein des Verts, Rabah Saâdane a finalement créé un groupe, mais un groupe restreint de joueurs sur lesquels il a basé toute sa stratégie. Et c'est pourquoi il a été victime de ce que traduit cet adage: «Un seul être vous manque et tout est dépeuplé». C'est ce qui vient d'éclater au grand jour à l'issue de ce match amical perdu contre le Gabon (2-1). C'est triplement un échec pour le staff technique des Verts dans la mesure où, d'abord, le match a été perdu. Donc sur le plan résultat c'est vraiment le fiasco. Ensuite, la manière de jouer des Verts a été si lamentable que le public du 5-Juillet s'est si bien manifesté en fustigeant les joueurs concernés. Enfin, il y a lieu de noter cette indiscipline du groupe qui est devenue flagrante et qui a vraiment démontré toute la faiblesse, et du staff technique et des responsables de la Fédération. En réalité, la problématique est simple: Rabah Saâdane ne démissionnera pas, car étant sous contrat jusqu'en 2012, il risque de perdre donc plusieurs mensualités. C'est pourquoi il endosse toutes les critiques aussi acerbes soient-elles. De son côté, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), n'osera pas limoger le coach justement à cause de cette histoire financière. Car dans le cas où la FAF résilie le contrat, il faut que Saâdane touche toutes ses mensualités d'une part, et mieux encore, la FAF doit aussi trouver une autre somme colossale pour s'assurer un nouveau staff technique. Et l'équipe nationale se trouve donc coincée entre ces deux «situations». C'est-à-dire dans une véritable impasse. Or, les deux concernés déclarent à qui veut les entendre que tout est fait dans l'intérêt de l'Equipe nationale et donc de l'Algérie. Combien de joueurs ont-il été écartés pour indiscipline alors que d'autres ont bénéficié des largesses du staff technique? Et la politique du deux poids, deux mesures est bien remarquable au sein des Verts. Ceci amène à parler des adjoints du coach national. Ils ont été choisis sur la base d'affinités et il n'y a point de critiques de leur part envers leur chef. Ce qui explique que Saâdane n'a aucun élément de critique sur son propre travail et choix. Et c'est pourquoi d'aucuns demandent le renfort de la barre technique des Verts avec des techniciens pouvant amener cette critique objective que Saâdane doit accepter. Or, le coach national s'entête à appliquer sa propre stratégie balançant d'un revers de la main toute critique d'où qu'elle vienne. Et la situation des journalistes à l'issue de match contre le Gabon en est la très bonne illustration...De plus, les joueurs «choisis» par Saâdane connaissant cet état de fait et sachant qu'ils forment un groupe solide avec le coach, il est évident qu'ils seront de son côté. Or, les autres «éternels» remplaçants réagissent, voulant un changement et c'est l'éclatement. C'est justement ce qu'ont «fabriqué» Rabah Saâdane et son staff.