La date historique du 20 Août, correspondant à celle du Congrès de la Soummam a été, certes célébrée, à Béjaïa mais pas de la manière qu'on lui connaissait. 20 Août 56, 20 Août 2010, 54 ans sont passés depuis que Abane Ramdane, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem, Amar Ouamrane, Si M'hamed, de son vrai nom Bougara, Si Sadek, Azzedine, Ali Mellah... Amirouche pour ne citer que ceux-là, se sont réunis dans un congrès qui donnera par la suite toute la signification à la révolution armée déclenchée quatre année auparavant. Au village Ifri, dans la commune d'Ouzzelaguène, les héros de la Révolution arrêteront comme résolutions la primauté «du civil sur le militaire» et de «l'intérieur sur l'extérieur». Des décisions qui prendront par la suite toute leur signification. Un Congrès, qui n'a pas fait l'unanimité au sein de la direction de la Révolution à l'époque, continue de susciter débat en la matière encore de nos jours. Boycotté par des militants de quelques autres régions du pays, le Congrès de la Soummam s'était bel et bien tenu, aboutissant à une réussite totale, ce qui a permis une meilleure organisation de la Révolution. Depuis, cette date symbole dans l'histoire récente de l'Algérie est restée intimement liée à Bejaïa, la capitale de la basse Kabylie. Jusqu'au lendemain de l'ouverture démocratique de 1988, la célébration était l'oeuvre des officiels qui se rendaient sur le lieu où s'est tenu le Congrès pour y déposer des gerbes de fleurs. Avec l'avènement du pluralisme politique, le Congrès de la Soummam est devenu une arène où se disputent les politiques qui, chacun à sa manière, cherchaient a séduire en se montrant le plus attachant possible avec les valeurs véhiculées par cette date mais seulement au plan verbal, car dans les faits rien n'est venu confirmer ces discours tenus séparément par les leaders de la région. Le FFS et le RCD et de manière plus timide d'autres formations politiques, ont essayé d'exploiter cette date pour leur compte jusqu'à un certain août 2001, soit quatre mois après les événements sanglants d'avril 2001 qui ont donné naissance à une nouvelle structure dénommée les Archs. Dès lors, les partis se sont effacés cédant leur place aux jeunes qui mettaient alors en avant la «réappropriation de l'histoire du peuple». Encore un slogan qui ne survivra que quelques années avant le retour à la case départ. Aujourd'hui encore, cette date-phare de la Révolution algérienne continue d'être célébrée de manière séparée: les officiels et la classe politique se distinguent par des actions isolées. A lieu de faire de cet événement un acte politique démontrant l'union de toutes les forces nationales, on produit exactement le contraire. Hier, le FFS a prononcé son speech habituel, les officiels de la wilaya ont reproduit leurs gestes traditionnels. Le tour est fait, tout ce beau monde est rentré chez soi.