Le chiffre d'affaires réalisé par le secteur des assurances durant le 1er trimestre 2010 est estimé à 23,91 milliards de dinars contre 21,6 milliards de dinars à la même période en 2009, soit une progression de 11,1%. L'assurance automobile a enregistré une hausse de 12,8% avec un montant de 11,5 milliards de dinars. Dans ce marché, le volume d'intervention des compagnies à capitaux privés a atteint 25,5% au 31 mars 2010 (23,2% en 2009). Ces données proviennent du Conseil national des assurances. C'est dans ce contexte que les compagnies d'assurances, y compris la plus jeune d'entre elles, Alliance Assurances, tentent de diversifier leurs clients. Elles assurent toutes les branches comme les catastrophes naturelles et l'automobile. Elles en visent aussi les segments non exploités ou très peu développés comme les assurances de particuliers et des ménages, les assurances de personnes à caractère de prévoyance, d'épargne, d'assistance et de santé ainsi que les PME/PMI. Les compagnies ciblent d'autres produits nouveaux comme l'assurance-vie et la santé. L'Expression: Vous avez annoncé depuis quelques jours l'introduction prochaine d'actions en Bourse, quelles en seraient les retombées sur l'entreprise et les clients? Hassan Khelifati: Nous voulons participer à la relance du marché financier à travers l'introduction de la première société privée algérienne en Bourse. L'objectif financier est de lever 1,4 milliard de dinars. Nous avions d'autres alternatives qui s'offraient à nous pour augmenter le capital de la société, conformément aux dispositions légales. On pouvait faire appel au levier bancaire ou au partenariat. D'ailleurs, un dossier est déjà déposé au Conseil national des investissements pour l'introduction d'un partenaire étranger dans notre capital. Les associés et moi-même avons privilégié la Bourse pour donner l'occasion à des investisseurs locaux de participer avec nous au développement de la compagnie et à la création de valeurs et à l'émergence d'un marché financier à l'instar de ce qui se fait chez nos voisins. Pourquoi solliciter 1,4 milliard de dinars? En réalité, nous avons besoin de 1,2 milliard pour augmenter le capital. Mais nous avons identifié trois autres projets pour constituer des filiales dans l'assurance-vie, la promotion immobilière et gestion d'actifs et le capital investissement. On va les financer par cette augmentation du capital. Est-ce que l'assurance-vie est déjà présente dans votre compagnie? La branche vie représente 16% du chiffre d'affaires annuel. Mais la loi nous oblige à filialiser cette activité en mars 2011. Nous allons vers une filialisation avec un groupe étranger. Quelle est la finalité du projet de capital investissement? Le projet de capital investissement a été imaginé pour soutenir toutes les activités annexes de la compagnie, assurance-vie, assurance-dommage et assistance. C'est aussi destiné au soutien de la création de cliniques privées et de réseaux de laboratoires d'analyses médicales. On va soutenir ces projets dans le cadre de la synergie des activités de l'assurance. Nous allons agir comme un fonds d'investissement pour le développement. Nous allons avoir notre part de capital dans ces sociétés et apporter le management. Ces sociétés vont, elles-mêmes, opérer des partenariats pour développer les projets liés à la santé. En parlant de santé, y a-t-il des actions de prévention contre les accidents de la route? La prévention doit être permanente. C'est le rôle du Conseil national des assurances. Mais conformément à notre plan d'action annuel, nous sommes en train de préparer un manuel de prévention des accidents de la circulation qui sera distribué au profit des écoliers dans quelques mois. C'est notre contribution en tant que société citoyenne. Nous aimerions impliquer la Protection civile, la Sûreté nationale et l'Education nationale. Si nous bénéficions d'un support moral, le manuel sera prêt à la fin de l'année. Quelle est la finalité visée dans la création de la société de gestion immobilière et gestion des actifs? Dans le monde entier, et même à Alger, les assureurs ont toujours été de gros propriétaires d'immobilier. C'est une activité normale. Nous avons décidé de constituer un portefeuille d'actifs immobiliers à travers la création de la filiale qui va faire des acquisitions pour nous et gérer des actifs à travers la location et toutes les autres activités commerciales qui tournent autour. Cela va alimenter les capitaux de la compagnie et alimenter les produits de capitalisation étant donné que l'offre financière sur le marché est assez faible. Vous n'avez pas entamé une expérience de bancassurance, pourquoi? Nous sommes en négociation avec deux banques privées. On va choisir l'une d'entre elles dans quelques mois. Les projets sont en maturation. Les agences bancaires vont distribuer nos produits. Vous êtres présents depuis quatre ans et demi, quel bilan faites-vous de cette expérience? En 2009, Alliances Assurance a été classée deuxième compagnie privée et septième au niveau national (sur 16 compagnies Ndlr). Le résultat net a été de 313 millions de dinars. L'agence a 110 points de vente et 350 employés directs. Nous avons la filiale Assistance et la filiale Orafina qui développe nos systèmes d'information. Est-ce que des étrangers sont impliqués dans le développement de l'entreprise? On fait appel à des experts pour des actions pointues. Ils interviennent aussi pour former notre personnel. C'est aussi le cas pour ce qui concerne la coopération avec les compagnies de réassurance. L'Etat a voulu développer l'assurance contre les catastrophes naturelles, comment cela s'est-il traduit sur les résultats de votre compagnie? Les CAT-NAT représentent 1% du chiffre d'affaires de l'entreprise. Il y a une progression annuelle de 80%. Nous avons sensibilisé le réseau de la nécessité de vendre ce produit et les résultats commencent à tomber. Et l'assistance automobile? Nous gérons 100.000 contrats directs d'assistance automobile. Le produit est souvent demandé par les clients. Il y a les assurances agricoles qui ne sont pas développées... On n'a pas de projet pour ce secteur, pour l'instant. Quand pourra-t-on acheter vos actions? Vers le 15 octobre.