D'autres dégâts occasionnés par les incendies n'ont pas été évalués par les forestiers pour cause d'inaccessibilité des lieux. Près de 10.000 oliviers, répartis sur une superficie globale de 90,6 ha relevant des différentes oliveraies de la wilaya de Tizi Ouzou, ont été détruits par 31 incendies qui se sont déclarés durant la période allant du 1er juin au 21 août courant, selon un bilan de la direction des forêts. Au cours de la même période de l'année dernière, qui a connu 121 incendies, une perte de quelque 18.300 oliviers a été enregistrée, selon un état comparatif présenté par le responsable de la protection de la faune et de la flore. «Le déclenchement de ces incendies a été favorisé par la profusion de la végétation au sein des oliveraies, qui ne sont plus nettoyées comme au temps où ces vergers faisaient l'objet d'un entretien régulier, car constituant une source de rente non négligeable pour leurs propriétaires», a-t-il expliqué. Le même bilan signale, pour la période considérée, l'enregistrement d'un total de 165 incendies ayant parcouru 1041 ha de couvert végétal, dont 136,50 ha de forêts, 686,10 ha de broussailles, 127,80 ha de maquis et 90,6 ha d'oliviers. Plus de 90% des superficies forestières brûlées dans 42 incendies sont constituées de chêne-liège, espèce très inflammable, au même titre que le sous-bois caractérisant les subéraies des Aït Ghobri et de Yakourène, a-t-on relevé à la direction des forêts. Sur les 165 incendies enregistrés, 99 l'ont été au mois d'août courant, fait s'expliquant, selon la même source, par «l'importance du nombre d'incendies de broussailles provoqués volontairement par des pasteurs, pour le renouvellement de leurs aires de pacage». Les dégâts occasionnés par 5 incendies n'ont pas été évalués par les forestiers, «pour cause d'inaccessibilité des lieux où ils se sont déclarés», a-t-on ajouté. Durant la même période de l'année dernière, le couvert végétal de la wilaya de Tizi Ouzou, s'étendant sur quelque 112.000 ha, dont 48.000 ha de forêts, il a été signalé 121 incendies ayant détruit 898,50 ha, dont 205,8 de forêts et 183,70 d'oliviers. A El Taref, plus de cinquante plaintes ont été déposées, durant les 6 premiers mois de l'année en cours, par la Conservation des forêts pour divers délits commis dans le patrimoine forestier de la wilaya, a indiqué, hier, le conservateur local des forêts. Ces délits sont liés à des agressions causant parfois des dommages irréparables à la forêt, comme la coupe et la vente illicites de bois, ainsi que les défrichements anarchiques destinés à constituer des parcelles pour l'agriculture, les pâturages et autres. La commune de Berrihane, où 19 personnes ont été verbalisées à ce jour, demeure la plus touchée par ce phénomène qui commence à prendre de l'ampleur, malgré une surveillance renforcée des zones susceptibles d'être la cible de personnes malintentionnées. Pour remédier à cette situation et reconstituer les zones touchées, la Conservation des forêts a programmé, pour 2010, une opération de reboisement de 800 ha et une seconde de repeuplement par diverses essences arboricoles sur 500 ha. La même structure s'emploie également à faire des riverains de la forêt des «partenaires incontournables» en les impliquant dans la gestion de cet espace. La Conservation les encourage, dans ce contexte, à se constituer en association d'intérêt collectif pour les conduire à participer activement à la sauvegarde de la forêt. Sur un autre registre, un programme portant la plantation d'une surface de 1100 ha d'oliviers sera lancé au mois d'octobre prochain dans la wilaya de Naâma au titre de l'intensification de l'oléiculture. S'étendant sur les quatre prochaines années, ce programme ciblant les douze communes que compte cette wilaya, prévoit dans sa première tranche la plantation d'une surface de 275 ha dans le cadre du soutien des activités de développement et du renouveau rural et l'extension des exploitations de fruiticulture au profit de 91 bénéficiaires. Le coût global de cette opération, retenue pour le secteur des forêts de la wilaya de Naâma, est estimé à 82 millions DA, y compris la contribution du Fonds national de développement de l'investissement agricole (Fnda). Cette opération sera accompagnée du suivi et de la prise en charge technique par des ingénieurs agronomes et des cadres des instituts du secteur agricole. L'intensification de l'oléiculture dans la région se justifie par l'importance que revêt cette filière dans la lutte contre la désertification et l'érosion et, outre son intérêt économique, le climat semi-aride et les reliefs de la région sont favorables à ce type d'arboriculture.