L'affaire de corruption ayant défrayé la chronique au port d'Oran, vient de connaître son épilogue en attendant d'éventuels appels des parties concernées. Le verdict a été rendu hier matin. Accusé de négligence professionnelle, le directeur général du port d'Oran a été condamné à une année de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de dinars. Reconnus coupables de dilapidation de deniers publics, le caissier du port d'Oran et le patron de l'entreprise spécialisée dans les pare-brise ont, pour leur part, été condamnés à trois ans d'emprisonnement, assortis d'une amende d'un million de dinars tandis que le quatrième prévenu, en fuite, a été condamné à cinq ans de prison. Un mandat d'arrêt a été lancé contre ce dernier. Le procès, ouvert la semaine dernière, a été riche en révélations. Les mécanismes ayant accompagné le modus operandi qui a servi à la mise en scène de la gabegie ont été mis à nu et ont abouti à l'accusation du directeur général de l'entreprise portuaire d'Oran. Au vu de tous les éléments contradictoires, le représentant du ministère public a été intransigeant dans son plaidoyer en requérant une année de prison ferme contre le directeur général de l'Epo, cinq ans fermes contre le caissier de la même entité, cinq autres années contre le patron de l'entreprise spécialiste dans les pare-brise bénéficiaire des 7 millions de dinars dilapidés. L'avocat du directeur général a tenté de disculper son mandant en soutenant qu'il a été induit en erreur par l'auteur principal de la duperie, le caissier du port. Le directeur, comme tout responsable d'une grande entreprise, était dans l'incapacité de vérifier les documents à parapher vu leur volume. D'autant que la relation responsable-subalterne est basée essentiellement sur le rapport de confiance. Mais la loi ne protège pas les négligents, relèvent-on dans l'arrêt de renvoi qui était très accablant. La société de gestion des ports s'est, pour sa part, constituée partie civile et a demandé, lors de son intervention, la restitution du montant dilapidé et des dommages et intérêts pour les dommages subis par le port d'Oran.