Le réalisateur est en voie d'achever le tournage d'un sitcom dont il prévoit la programmation pour le ramadan prochain. Le titre de cette oeuvre est pour le moment Bayouna, Hacène and Co. Le scénario est une fourchette de plumes signées Bayouna, Hacène Benzerrari (Constantine), Djaâfer Gacem et Sid Ahmed Guenaoui qui n'est autre que le coproducteur de l'oeuvre. Rencontré à l'hôtel Hilton, où il achevait le tournage de la 17e partie, Djaâfer Gacem nous a accordé quelques minutes entre deux tours de manivelle, afin de lever le voile sur sa joie et ses appréhensions quant à ce premier pas dans le domaine cinématographique: «Je suis heureux et en même temps j'ai peur...C'est la première fois que je tente l'aventure du cinéma. Le public, jusqu'à présent, ne connaît de moi que les clips de Djil Music et les flashes publicitaires. Certes, cela a bien marché, je ne me plains pas trop; mais pour cette fois-ci, c'est différent...Le sitcom, c'est du cinéma style Bill Cosby. Je suis sûr que les erreurs ne seront pas à écarter, mais enfin...comme vous voyez, je suis entouré de bons comédiens...J'ose quand même espérer que mon travail ne sera pas trop médiocre... J'ai horreur de ça! (sourire). Je veux faire du cinéma...Je veux réussir; il y a un début à tout et les débuts ne sont pas toujours faciles...» Quittant le plateau où elle interprétait le rôle de Cendrillon, la comédienne Bayouna vint porter quelques retouches à son maquillage. Deux longues tresses coupées par des rubans rouges, une robe en loques et les pieds nus; elle nous fera un sourire complice avant de lancer: «Avez-vous déjà vu une Cendrillon de 50 ans qui chausse du 43?...» En vérité, les thèmes choisis pour ce sitcom sont pour la plupart tirés du quotidien social. Cependant, et pour mieux faire passer le message, Djaâfer a suggéré l'humour. Une pilule pour faire passer le malaise...Pas mal comme première initiative pour un jeune réalisateur qui, entre deux tournages, essaye de redonner un nouveau look à ses réalisations et au cinéma algérien. «Je veux du neuf, du djeddid, je n'aime ni les clichés, ni le réchauffé...nous précisera-t-il malicieusement, moi, j'innove, j'essaye d'apporter toujours un plus à mes réalisations...» Naturellement, comme pour toute nouvelle réalisation, les aléas ne manquent pas. Les sponsors pêchés à droite et à gauche sont représentés techniquement par des particuliers, et par l'hôtel Hilton qui offre gracieusement pour le tournage de quelques séquences, une suite au 11e étage. En-dehors de ça, une villa à Aïn Taya, servira pour d'autres prises de vues, tandis qu'une entreprise de meubles a proposé ses services pour certains décors intérieurs. Sid Ahmed Guenaoui (coproducteur), un peu plus optimiste que Djaâfer, suit d'un oeil connaisseur les prestations des comédiens. Zahra Harrit et Nawel Guedoudou, attendaient patiemment d'entrer en scène, tandis que la jeune chanteuse Asma s'habillait. De jeunes recrues, figurantes pour la plupart, quittaient une à une le plateau. «Que c'est fatiguant! s'exclamera l'une d'elle, je suis ici depuis plus de 6 heures et ce n'est pas encore terminé...» «C'est ça le cinéma!» rétorque un jeune comédien. Des acteurs de Constantine, (Bachir, Rachid Zoghani, Hacène Benzerrari) rejoignaient Farid Rocker, Nawel Zaâter, Bayouna...sur le même plateau. Une façon comme une autre de rendre hommage à nos artistes et comédiens en les réunissant sur les mêmes lieux et pour le même boulot. Le dernier mot de Djaâfer: «Je suis en train de mettre les bouchées doubles pour achever et finaliser ce sitcom dans les meilleurs délais. Nous travaillons très dur et à des horaires impossibles. Je me sens fatigué, mais heureux d'avoir osé tenter cette aventure. J'espère que le public - seul juge habilité à critiquer cette oeuvre - saura apprécier ce travail. Ce sera ma meilleure récompense...» Nous aussi nous l'espérons pour toi Djaâfer, et nous donnons rendez-vous aux téléspectateurs pour le prochain mois de ramadhan, Inch'Allah.