Le président de la RD Congo, Joseph Kabila, a décidé de suspendre l'exploitation minière notamment dans les province du Nord et Sud-Kivu (est), où des groupes armés contrôlent des mines, a déclaré le ministre provincial des mines du Nord-Kivu. Le chef de l'Etat a pris la décision de suspendre l'exploitation minière dans les trois provinces de l'ex-Kivu (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema) pour assainir ce secteur et donner (de meilleures conditions de) vie aux populations qui vivent dans la pauvreté et l'insécurité, a affirmé D'Assise Masika, ministre provincial des mines du Nord-Kivu. La mesure concerne tout l'ancien Kivu pour ne pas laisser le couloir aux fraudeurs qui pourront quitter le Nord-Kivu pour le Sud-Kivu. ça peut prendre un à deux mois et on va déployer une force pour traquer ces rebelles (...) qui occupent des carrés miniers, a ajouté le ministre à Goma, la capitale du Nord-Kivu, où se trouve le président Kabila. Un communiqué officiel confirmant la décision présidentielle doit être prochainement publié, a indiqué le ministre. Le Nord et le Sud-Kivu sont très riches en minerais, principalement la cassitérite, minerai d'étain, utilisé dans la soudure, et le coltan utilisé dans les téléphones et ordinateurs portables, consoles de jeux. On y trouve également des gisements d'or. L'exploitation illégale de nombreuses carrières se fait sous le contrôle de groupes armés actifs dans ces deux provinces, surtout de la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda. Certains officiers de l'armée congolaise, ex-membres du Congrès national pour la défense du peuple, un groupe rebelle congolais rallié à Kinshasa début 2009, et dont la majorité des combattants ont été intégrés dans l'armée, tirent aussi profit de l'exploitation de certaines mines. La situation sécuritaire s'est aggravée ces dernières semaines au Nord et au Sud-Kivu, où, selon l'ONU, plus de 500 femmes et enfants ont été victimes de viols systématiques, commis de fin juillet à fin août, principalement par des groupes armés.