L'exploitation de ce centre induit des effets néfastes tant sur l'environnement que sur la santé des riverains. La population de la région de Boudjima, une commune située à 22 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, s'oppose fermement à la réalisation d'un centre d'enfouissement technique, (CET), a-t-on appris auprès des représentants de cette commune. Cette opposition ne date pas d'aujourd'hui mais de plusieurs années. Devant le silence des autorités face à leurs démarches, les représentants de la région de Boudjima ont décidé de se mobiliser une nouvelle fois et ce, à la veille du lancement dudit projet. A cet effet, le premier magistrat de la wilaya en personne a été saisi par écrit afin qu'il réagisse devant le silence des autres parties concernées par la gestion de ce genre de problèmes. Par ailleurs et dans un appel lancé à la population, le collectif des citoyens rappelle qu'«alors qu'on pensait que le dossier du centre d'enfouissement technique était définitivement clos, suite à la pétition et à la lettre de protestation adressée aux autorités et à tous les responsables concernés, le voilà ressurgir de plus belle!» Le centre en question sera réalisé sur une superficie de 4,5 hectares, au niveau du village Yafadjène, lieu où devait être implantée une zone d'activité, qui aurait pu permettre de créer des centaines de postes de travail. Le projet de zone d'activité a été vite abandonné devant l'absence du minimum requis en matière de viabilisation. Les protestataires expliquent qu'un centre de ce type constitue une véritable bombe biologique, à risques majeurs sur la santé publique ainsi que sur l'environnement car le biogaz ou lixiviat qui s'y dégage contient des substances hautement toxiques et cancérigènes affectant également les eaux souterraines et les affluents. «Les émanations de ces gaz toxiques sont propagées dans l'air à des kilomètres à la ronde, or le site où devrait être implanté ce centre d'enfouissement technique est situé à quelques centaines de mètres des habitations», soulignent les représentants de la population qui se sont présentés à notre bureau de Tizi Ouzou. Cette énième action de protestation intervient après tant d'autres dont une pétition ayant réuni des centaines de signatures et adressée au maire de la commune, à l'Assemblée populaire de wilaya, au chef de daïra et à la direction de l'environnement. «Toutes ces institutions ont fait fi de l'opinion populaire et ce, en date du 6 juin 2010 au niveau de l'APW avec la réunion de tous les services concernés ayant décidé du maintien du projet», enchaînent nos interlocuteur qui précisent que l'étude concernant ce projet a été finalisée et qu'il ne reste que son inscription. «Nous avons donc décidé de saisir le wali par une lettre de ferme opposition et nous comptons lui présenter une pétition beaucoup plus importante», ajoute-t-on. Notons qu'il s'agit d'un centre d'enfouissement technique intercommunal qui concernera les communes de Boudjima et Ouaguenoun. Le projet permettra de créer une quinzaine de postes de travail. Mais si les risques sur la santé et l'environnement avancés par les représentants de la population sont réels, le projet mérite-t-il vraiment d'être retenu?