L'ex-ministre français de l'Intérieur (1997 à 2000) interviendra sur des questions d'une brûlante actualité. République, laïcité et religions. Ces trois concepts sont associés aux plus grands tourments que vit actuellement la République en France. C'est également autour de ces trois thèmes que le socialiste Jean-Pierre Chevènement, sénateur du territoire de Belfort et président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen, donnera une conférence au Centre culturel français d'Oran, le dimanche 19 septembre à partir de 18h30. Quant à son intervention au Centre culturel français d'Alger, elle a été programmée pour le mardi 21 septembre à partir de 17h30. Ce politique, auteur de plusieurs ouvrages, reviendra au cours de ces rencontres en Algérie sur la République, la laïcité et les religions, des questions d'une brûlante actualité. Le débat sur l'identité nationale initié par Eric Besson, ministre français de l'Immigration, et celui sur l'interdiction du port du voile intégral dans les lieux publics, sont probablement parmi les questions qui seront évoquées par Jean-Pierre Chevènement. Alors que la droite française souffre cruellement de l'impopularité du président Nicolas Sarkozy, cette personnalité politique de gauche a annoncé, récemment, avoir l'intention de se présenter à l'élection présidentielle en 2012. Il avait précisé qu'il n'est porteur d'aucune mission officielle. A un journaliste qui lui demandait, en juin dernier, s'il est mandaté pour réchauffer les relations franco-algériennes, il répondit qu'il doit se rendre en Algérie pour deux conférences, mais il rappelle que quand il était ministre de l'Intérieur, de 1997 à 2000, il avait contribué à réchauffer les relations franco-algériennes. Il a pu rencontrer le Président Bouteflika qu'il connaît depuis 1962, quand il était ministre sous la présidence de Ahmed Ben Bella. Mais le voyage de M.Chevènement à Alger intervient à un moment crucial. D'abord, par rapport à la qualité des relations entre Alger et Paris toujours au creux de la vague. Ensuite, par rapport à la loi française sur le bannissement du voile islamique intégral. Des hauts responsables français redoutent en effet que cette loi ne suscite de l'incompréhension dans le monde musulman, ce qui incite les responsables français à la vigilance face à des mouvements de colère de cercles radicaux, parfois exploités à dessein. Quand le projet sur la burqa ou le niqab a été proposé, un argumentaire avait été mis au point pour répondre aux inquiétudes des pays musulmans. «Le travail de nos ambassadeurs a consisté à expliquer sereinement l'esprit, la lettre et les principes ayant guidé l'adoption de cette loi», a expliqué hier, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, alors que le Parlement français adoptait définitivement le texte. «De manière générale, les opinions publiques, les autorités ont bien reçu notre message et ont bien compris la démarche du législateur», a-t-il assuré. Pour sa part, Denis Bauchard, de l'Institut français des relations internationales (Ifri), la réaction de l'opinion arabe est «l'étonnement, y compris de la part de personnes hostiles à l'extrémisme, sur une mesure considérée comme discriminante» et gérée par la France comme une question politique et de principe, au lieu d'être traitée discrètement et avec pragmatisme. L'interdiction du voile intégral peut être «un facteur supplémentaire de radicalisation» pour certains musulmans. A cela s'ajoute le fait que l'opinion arabe «prend ses distances» avec Paris, considérant la politique étrangère française comme étant de plus en plus anti-arabe et anti-musulmane, relèvent également les experts.