Le dernier arrivé dans la «promo» Mourinho, Mesut Özil, est déjà le chouchou. En deux matchs, l'Allemand a réussi à s'imposer comme le meneur de jeu qui manquait tant au Real Madrid et à se mettre dans la poche l'exigeant public du Santiago-Bernabeu. Une prouesse: deux matches, deux ovations des «socios» du Real. La première contre Osasuna en Liga (1-0), où Özil a éclairé le jeu encore confus du Real, et la deuxième, mercredi soir, après la démonstration face à l'Ajax Amsterdam (2-0) en Ligue des champions. A chaque fois qu'il a quitté la pelouse en fin de match, le nouveau N.23 du Real, 21 ans seulement, a fait se lever les spectateurs de l'enceinte madrilène, pourtant plus prompts à siffler et agiter les petits mouchoirs blancs qu'à applaudir. Aucun «Galactique» n'avait fait aussi fort en aussi peu de temps: ni Zidane (l'idole de l'Allemand), ni Figo, ni Beckham, ni Cristiano Ronaldo, et encore moins Kaka, que les «socios» attendent toujours au tournant. Il faut dire que Mesut Özil, très en vue en Afrique du Sud pendant le Mondial, a tout pour plaire. Un discours humble, peu de déclarations et des gestes élégants, sans fioritures, diablement efficaces sur le terrain. Cela ferait presque penser à du Zidane. L'ancienne lumière du Werder Brême, achetée 15 millions d'euros par le Real (quatre fois moins que Kaka), a un toucher de balle exquis. Il dévie, oriente, relance, temporise. Bref, c'est lui qui donne le rythme aux offensives du Real et surtout, sert de liant dans le jeu, alors que Di Maria, Cristiano Ronaldo et Higuain ont parfois tendance à foncer tête baissée vers le but. Özil lève la tête et trouve, presque toujours, la bonne solution. S'il continue comme ça, le Bernabeu aura bientôt oublié Guti, parti en Turquie après avoir échoué à convaincre les «madridistesé» que Zidane avait bien fait d'arrêter sa carrière en 2006, un an avant la fin de son contrat. Ce qui impressionne chez Özil, c'est qu'il vient à peine d'arriver. Il ne maîtrise pas du tout la langue et cherche encore son quartier fétiche dans la capitale espagnole. Mais sur le terrain, il maîtrise déjà presque tout. Reste à savoir si cela va durer. L'entraîneur José Mourinho compte bien là-dessus alors qu'il veut sûrement faire de l'international allemand son nouveau Wesley Sneijder (comme à l'Inter Milan), le joueur qui apporte la touche de création et d'excentricité dans un ensemble dur et discipliné. «C'est un joueur spectaculaire», reconnaissait l'Argentin Gonzalo Higuain après la rencontre face à l'Ajax. «Özil a beaucoup de classe», soulignait le défenseur du Real Ricardo Carvalho. Remplaçant pour la 1re journée de Liga (0-0 à Majorque), Özil semble avoir déjà gagné sa place de titulaire, au détriment du jeune Espagnol Sergio Canales, pourtant recruté pour devenir la future star du Real. Mais Özil avait prévenu juste après son transfert qu'il n'était pas venu pour regarder: «Il y a des stars mondiales dans ce club et je m'en réjouis, mais je n'ai aucune raison d'avoir peur, car je sais ce dont je suis capable.»