Du côté du Mouloudia d'Alger, les dirigeants actuels sont de nouveau sur des charbons ardents. Les raisons? Elles sont tout à fait identiques à celles qui avaient fini par pousser l'entraîneur Alain Michel à rendre le tablier au terme de la fin de phase aller du précédent championnat. Un scénario qui se répète une fois de plus avant même l'entame du nouveau championnat au cours duquel, le Doyen remettra en jeu son titre de champion dès le 25 de ce mois à El Eulma face au MCEE. Une situation fort regrettable pour le prestigieux club algérois, d'autant plus que ce dernier vient de créer, tant bien que mal, sa toute première SPA. Certes, ce n'est nullement surprenant aux yeux de l'opinion publique sportive de voir le Mouloudia d'Alger confronté à l'éternel problème financier. Au MCA, l'argent a de tout temps constitué un véritable handicap pour les dirigeants qui ont géré par le passé les affaires du club, hormis la période faste gérée par Sonatrach. Recruter un technicien français comme Alain Michel demande, en principe, de la part des dirigeants mouloudéens un minimum de réflexion, avant d'enrôler l'entraîneur étranger en question. Un club de la trempe du Mouloudia d'Alger ne peut pas être éternellement mis en demeure par un coach, d'être payé au risque de laisser tomber son poste. Un club employeur comme le MCA, ne peut plus aujourd'hui se permettre de gérer financièrement, sans réelles garanties de sa part, des employés à temps plein, et qui composent l'essentiel de la vie sportive du club. Il est, en effet, incompréhensible, et surtout aberrant de la part de l'équipe dirigeante mouloudéenne de répéter les mêmes erreurs commises par leurs soins la saison écoulée, concernant le cas du coach Alain Michel. Ou bien le budget prévu pour le recrutement d'un entraîneur étranger existe et c'est tant mieux pour l'équipe, ou bien alors, on décide de ne pas vivre au-dessus de ses moyens. Bien sûr, reste à savoir sur quelles bases s'est entendu Alain Michel avec les dirigeants du MCA, afin de reprendre les commandes de la barre technique du Doyen. Si c'est une fois de plus à partir d'un deal, il est clair que le technicien français devait s'attendre à ne pas être payé dans les temps impartis. Et pour cause, Alain Michel connaît sur le bout des doigts comment est géré financièrement le Doyen. D'ailleurs, à ce titre, les dirigeants du MCA ont toujours, par le passé et à ce jour, tiré la sonnette d'alarme en la matière. Au MC Alger, malgré le prestige et l'histoire du club, les sponsors et autres mécènes ne sont malheureusement pas légion et sont surtout «conjoncturels». Pis, les dirigeants du Mouloudia continuent à ce jour, à la veille de l'entrée du Doyen dans l'ère du professionnalisme, à faire du porte-à-porte sans que cela ne choque personne. Combien de fois Alain Michel nous a-t-il confié par le passé qu'il souhaitait réellement contribuer à l'essor du Mouloudia d'Alger, grâce notamment à un projet à mettre en place qui lui tient à coeur depuis la saison dernière. «Quand votre club employeur n'est pas en mesure de vous rétribuer dans des délais raisonnables, vous finissez par perdre sérieusement patience!» Tels étaient les propos que nous avait tenus, l'année dernière à la même époque, l'actuel patron technique du MCA. Mais au contraire de la veille de son départ survenu en décembre 2009, cette fois-ci, l'ensemble des joueurs du Mouloudia sont montés au créneau et sont solidaires aujourd'hui avec leur coach. Il serait, en effet, inconcevable pour les joueurs du MCA de débuter la nouvelle saison footballistique samedi prochain, sans leur entraîneur en chef avec lequel ils viennent de subir une préparation d'avant- saison jugée satisfaisante et surtout riche en enseignements pour le Doyen.Comme quoi, une fois de plus, la balle est dans le camp des dirigeants du Mouloudia.