Après un tapage médiatique, annonçant l'ouverture de trois gares intermédiaires, en ce mois de septembre, ce ne sont finalement que des paroles en l'air. La rentrée sociale apporte dans son sillage beaucoup de soucis. Au chapitre de transport, les citoyens ne sont pas gâtés. De très graves perturbations sont signalées à travers toutes les communes. Le matin, dès les premières heures, des foules s'entassent dans les arrêts. Certains affirmaient, hier matin, qu'ils étaient là depuis des heures. Dans certaines communes, l'attente dure jusqu'à des heures tardives de la matinée. Parallèlement aux problèmes constatés depuis des années, cette année, les complications sont plus nombreuses. Tout d'abord, les usagers constatent que le plan de transport urbain, prévu pour le mois de septembre, n'est pas près d'être mis en service. En effet, après un tapage médiatique qui a duré tout l'été, annonçant l'ouverture de trois gares intermédiaires pour le mois de septembre, ce ne sont finalement que des paroles en l'air. Au niveau de l'entrée Est, Ouest et Sud de la ville des Genêts, les travaux interrompus pendant plusieurs mois, n'ont repris que ces derniers jours. Un constat qui annonce que les gares ne seront guère prêtes dans les délais prévus. Aussi, et parallèlement aux appréhensions qui entourent ce projet, annoncé déjà en grande pompe, les transporteurs, eux-mêmes, n'ont pas apporté les améliorations attendues dans leur service. En effet, au niveau des communes, une anarchie indescriptible est constatée dès les premiers jours de la rentrée. Les étudiants, les écoliers et les travailleurs s'entassent des heures entières au niveau des arrêts. Comptant exclusivement sur le transport privé, celui-ci ne semble pas enclencher une dynamique de développement et d'organisation. Comme les années précédentes, les transporteurs effectuent des navettes anarchiques ratant tous les voyageurs et les horaires. Très nombreux dans les arrêts de la ville de Tizi Ouzou, les propriétaires des fourgons questionnés se plaignaient, hier, du manque de voyageurs. Bizarre. Au même moment, les voyageurs dans les communes se demandent où sont passés les transports. Mais à bien observer le phénomène, nous avons constaté que le manque d'organisation de la profession est derrière toutes les souffrances des deux parties. La responsabilité incombe indéniablement aux responsables du secteur. Comment se fait-il que dans un village qui possède des dizaines de moyens transports, les usagers moisissent dans les arrêts pendant des heures. Les fourgons et les cars qui effectuent la première navette vers la ville de Tizi Ouzou ne trouvent pas de voyageurs qui vont de la ville vers les villages. Alors, ils attendent dans l'arrêt de la ville en espérant qu'ils se remplissent. Cela peut prendre des heures car le flux matinal est concentré exclusivement dans le sens inverse, c'est-à-dire de la campagne vers la ville où se trouvent les lieux de travail de toute la population. Pendant que les fourgons attendent dans les arrêts en ville, les populations attendent dans les villages. Un cercle vicieux que les services concernés n'ont pas l'air de voir. Le constat dure depuis des années. Aussi, selon certaines voix, le problème ne réside pas dans la quantité de places offertes. La wilaya de Tizi Ouzou arrive en première position en la matière avec une place par voyageur. L'inconvénient se situe dans la répartition du développement à travers la wilaya. Le principal de l'activité est concentré dans la ville de Tizi Ouzou, alors que 67 communes stagnent dans le sous-développement. Un fait qui attire les populations rurales vers la ville alors qu'elles auraient pu activer au niveau local. Enfin, les populations martyrisées par ce problème qui dure depuis des décennies commencent à émettre des doutes quant à la volonté des autorités à trouver des solutions durables. Le mal est diagnostiqué par le commun des mortels et les solutions sont connues par tout le monde. Il n'en reste que la réalisation qui semble tenir à une petite volonté. Mais, pourquoi ne vient-elle pas? La véritable question est là.