La réunion consacrée par l'ONU au Pakistan a suivi l'appel lancé, vendredi, pour une aide record de deux milliards de dollars pour ce pays, soit le quadruple de la demande initiale. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a demandé dimanche soir «une réponse urgente» de la communauté internationale pour le Pakistan, lors d'une réunion internationale à l'ONU sur l'aide au Pakistan ravagé par des inondations catastrophiques. «Je demande une réponse urgente», a déclaré M.Ban en présence de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et vingt-cinq autres ministres des Affaires étrangères qui ont pris part à cette réunion. M.Ban a parlé d'un «désastre global, un défi global et un test global de Solidarité». Ce désastre, a-t-il souligné, se déroule «dans une partie du monde où la stabilité est profondément dans l'intérêt du monde». «Travaillons pour les aider», a-t-il ajouté. La réunion a eu lieu alors que l'ONU a lancé, vendredi, un appel pour une aide record de deux milliards de dollars pour le Pakistan, soit le quadruple de sa demande initiale. Mme Clinton a souligné que «clairement il y a beaucoup de travail» à fournir pour aider le Pakistan. «Le rétablissement (du Pakistan) prendra du temps. Le peuple du Pakistan peut compter sur notre aide et celle des autres pays», a-t-elle ajouté. Les Etats-Unis, a-t-elle expliqué, ont déjà apporté une aide de 340 millions de dollars. Le président de la Banque asiatique de développement (BAD) Haruhiko Kuroda a annoncé une aide totalisant 2 milliards de dollars pour la reconstruction du Pakistan au cours des deux prochaines années. Mme Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l'Union européenne, a elle aussi appelé à «une réponse immédiate et substantielle» pour aider le Pakistan. L'aide combinée de l'UE totalise 250 millions de dollars. «Nous voyons un besoin d'un paquet global d'aide à court, moyen et long terme», a-t-elle dit. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a souligné que «l'aide ne doit pas être simplement humanitaire, mais elle doit aussi être de longue durée au côté des autorités pakistanaises». «Ce désastre naturel est d'une étendue unique», a-t-il dit. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi a assuré que chaque dollar d'aide serait utilisé d'une manière efficace et transparente. Les inondations au Pakistan sont «la catastrophe naturelle la pire à laquelle les Nations unies ont dû faire face dans son histoire de 65 ans», avait souligné vendredi Ban Ki-moon. Au terme de la réunion, M.Ban s'est adressé à la presse pour dire que l'aide au Pakistan représentera «des efforts de notre part pour les années à venir». «Le monde est avec le peuple du Pakistan», a-t-il dit. Cette réunion intervient avant le début de l'Assemblée générale des Nations unies ce jeudi et avant trois jours de discussions débutées hier sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). A la suite de pluies exceptionnellement torrentielles de la mousson, au moins 10 millions de personnes sont sans-abri au Pakistan, selon une estimation de l'ONU réalisée il y a une semaine. Le porte-parole du Bureau de coordination de l'ONU pour les affaires humanitaires (Ocha) Maurizio Giuliano a évoqué «l'une des plus graves crises humanitaires» que le monde ait connues en nombre de personnes à assister. Plus de 20% du territoire pakistanais a été inondé et 21 millions de personnes - soit plus de 12% de la population - ont été affectées par la catastrophe, selon l'ONU. L'ONU relève que les perspectives de développement du Pakistan risquent d'être désorganisées «pour de nombreuses années». «Les dégâts infligés aux infrastructures économique et aux moyens d'existence sont immenses», a expliqué l'ONU dans son appel.