La crainte de voir se renouveler la catastrophe de Sour El Ghozlane n'est pas à écarter. Le chef-lieu de la wilaya de Bouira connaît une situation contraignante depuis une quinzaine de jours. L'eau des robinets dégage une odeur qui fait craindre le pire aux habitants même si du côté de l'ADE on réconforte les gens en précisant que cette eau est traitée et contrôlée quotidiennement et ne représente aucun risque pour la santé. En fait, cette odeur est due aux canalisations vétustes, mais surtout, selon des citoyens, à son origine. En effet, depuis maintenant une année, la ville de Bouira est alimentée à partir du barrage de Tilesdit, dans la commune de Bechloul. Le débit et la pression, qui ont considérablement augmenté, ont influé sur les canalisations d'où des fuites redondantes. Les services de l'ADE, qui tentent à chaque fois de colmater les brèches, utilisent désormais des canalisations en PHD, un produit fiable et durable. Pour pallier au problème de la mauvaise odeur de cette eau, les citoyens se rabattent sur l'eau en bouteille (de source ou minérale) ou à défaut s'alimentent à partir de la source dite El Mouhguel dans la commune d'El Hachimia. Pourtant Bouira dispose de nappes importantes d'eau potable, susceptibles d'alimenter suffisamment la ville. Pourquoi avoir alors affecté les forages à d'autres agglomérations avoisinantes comme Aït Laàziz et toute la partie nord du chef-lieu de wilaya? On pouvait, dans pareille situation, se rabattre sur cette ancienne source et éviter aux consommateurs des dépenses supplémentaires! La crainte de voir se renouveler la catastrophe de Sour El Ghozlane lorsque plus de 500 personnes ont été victimes d'une intoxication due à une eau impropre en plein mois de Ramadhan dernier, n'est pas à écarter même si jusqu'à ce jour, aucun cas n'a été enregistré. Aussi, il est peut-être impératif de se pencher sur une situation qui dure surtout que les factures salées de l'ADE mentionnent clairement une taxe pour la qualité de l'eau. On notera que l'abondance et la disponibilité de leau sont deux critères qu'il ne faut pas nier et qui ont satisfait plus d'un à Bouira où les citoyens exigent une eau incolore, inodore et sans saveur.