Beaucoup de clubs en Algérie, pensant avoir affaire à une équipe de seconde zone, voire inoffensive, ont dû déchanter après avoir croisé le fer avec l'AS Khroub. Même si, depuis leur retour parmi l'élite, il y a 3 saisons, ils évoluent loin des feux de la rampe, parfois tout près de ce que l'on nomme la «zone dangereuse» les Khroubis n'ont jamais déparé en division 1. Ils ont, au contraire, amassé de l'expérience et entendent bien, à l'orée de l'ère du professionnalisme, marquer leur présence et redorer leur blason, eux qui ont donné de grands footballeurs au football algérien, parmi lesquels l'international Messaoud Belloucif. Les supporters de ce club, fierté d'une ville située à moins de 15 km de Constantine, attendent beaucoup, en tous cas, de leur équipe, même s'ils savent que cette dernière est en proie à des turbulences n'ayant rien à voir avec le terrain, ni le sport. Les dernières «fritures sur la ligne» sont toutes récentes et ont (déjà) provoqué un changement à la tête du Conseil d'administration de la toute nouvelle «Société sportive par actions AS Khroub». Abdelhamid Guedjali est remplacé par Mahmoud Houradi, quatre jours à peine avant le début du championnat. Qu'à cela ne tienne, l'entraîneur, Mohamed Tebib, est sur le pont, avec ses joueurs, et s'emploie à la préparation d'un groupe qui ne prête que machinalement l'oreille aux bruits de coulisse. Et c'est tant mieux pour le club cher au Pr Aberkane puisqu'en guise de hors-d'oeuvre, l'ASK se mesurera, aujourd'hui, à la JS Kabylie, à Tizi Ouzou, pour recevoir ensuite le champion d'Algérie en titre, le MC Alger. Une entrée en matière plutôt «musclée» pour l'équipe de Tebib qui pourra se faire une idée précise sur ses possibilités à l'issue de ces deux entrées en matière. Artisan de la première accession de l'ASK en division régionale, en 1972-73, après que le club eut végété des années durant dans les profondeurs de la hiérarchie du football national, Mohamed Tebib avoue être encore «en plein chantier». L'ossature de l'équipe est composée de jeunes éléments et le coach considère que c'est peut-être «un atout» car, dit-il, «les jeunes veulent s'employer à fond, sans tricher, et c'est une chose que j'apprécie». Reste l'expérience, et là, l'entraîneur avoue qu'en sa qualité d'éducateur, il n'est «pas en droit d'exiger quoi que ce soit» et qu'il se trouve, même si le challenge est «excitant», bien contraint de «faire avec et de travailler avec l'effectif que le club a recruté». S'agissant du passage au professionnalisme, Tebib se dit «optimiste» et considère que l'ASK, qui a réglé les problèmes d'ordre statutaire, qui a un stade à sa disposition et qui réceptionnera prochainement un hôtel, «démarre avec un minimum de tracas». L'équipe de l'AS Khroub, remaniée à 90%, compte dans ses rangs des joueurs prometteurs parmi lesquels des footballeurs émigrés en France, au Portugal et en Italie, comme Leghzel, Bellagra, Saâdi, Zouak et Ayata, et d'autres issus d'autres formations du pays, à l'image de Bellil (JSM Skikda), Zegrour (MO Béjaïa), ou encore Ziad (AS Ain M'lila). Une équipe «new-look» qui n'aura pas beaucoup de temps pour gamberger, la JSK, tout auréolée de ses succès continentaux, les attendant de pied ferme, dès ce samedi, au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou.