Le premier responsable des Vert et Blanc du RCK envisage sérieusement de mener son équipe à bon port. L'Expression: Quelles sont vos impressions après ce premier match du début du championnat de la Ligue 2 de football? Sofiane Mecheri: C'est un match de début de compétition et je suis bien fier et heureux pour la victoire obtenue par les jeunes joueurs. C'est d'autant plus réjouissant dans la mesure où cela fait bien longtemps que le RCK n'a pas débuté le championnat par une victoire. On a joué face à une coriace équipe de la JSM Skikda et je suis fier de la réaction de mes joueurs surtout après le but égalisateur de Skikda. Cette première victoire est encourageante pour nos jeunes joueurs que j'estime, la plus jeune formation de la Ligue 1 et Ligue 2 réunies. Leur moyenne d'âge est de l'ordre de 21 à 22 ans. Nous avons d'ailleurs 12 joueurs seniors première année. Ce qui démontre toute notre politique dans le domaine de la formation. Face à cet adversaire d'envergure, nos jeunes ont bien maîtrisé le match et n'ont pas du tout perdu le jeu. A bien comprendre, l'objectif de l'équipe n'est pas l'accession cette saison? Effectivement. Notre objectif primordial est la formation. Nous voulons revenir à la vraie vocation du club à savoir la formation des jeunes joueurs. Il est très important de savoir que nous avons une équipe composée de 20% de joueurs ayant un contrat de 2 années alors que les 80% restants sont signataires pour 3 à 5 ans. Ce qui veut dire que dans deux années, si nous perdons des joueurs, on ne perdra que 2% de l'effectif et la stabilité ne serait ainsi pas du tout touchée. C'est donc dans ce souci de stabilité et de formation continue que nous avons basé notre politique au sein du club. C'est donc dans le bon prolongement du processus du professionnalisme que fonctionne notre équipe. Ce serait pour nous, une manière de bien assurer la transition dans la gestion du professionnalisme avant de penser sérieusement joueur les premiers rôles et pourquoi pas jouer les trois premières places et l'accession par la suite. Justement, que vous inspire le professionnalisme et son processus en Algérie? On en parle beaucoup et il faut rappeler qu'en réalité nous avons déjà fait l'expérience de professionnaliser notre football. Cela s'est passé durant les années 1975 à 1977 avec la reforme sportive. Mais je remarque qu'il n'y a rien de changé sur le plan des joueurs ou des entraîneurs puisque c'est avec les mêmes coachs qu'on s'organise. Seulement cela va changer sur le plan de la structuration des clubs puisqu'on passe du statut de club amateur à celui de société par actions dans le processus du professionnalisme. On ne doit donc plus se baser uniquement sur les contribuables en matière de finances en dépit du fait que l'Etat a mis des moyens colossaux pour ainsi accompagner les clubs dans leur souci de se professionnaliser. C'est une expérience unique dans le monde puisqu'on est le seul Etat à avoir ainsi accompagné les clubs afin de passer de l'amateurisme au professionnalisme. Maintenant il n y a plus de raison pour ne pas travailler. Sur le plan structurel, ce que je souhaite le plus c'est que la Fédération algérienne de football puisse vivement créer la Ligue professionnelle de football laquelle, d'ailleurs, doit s'ériger tout comme les clubs en société. En réalité ce sont les clubs qui doivent construire cette Ligue professionnelle. Et de la sorte, on ne parlerait plus de ces droits de TV et de marketing puisque les clubs seront bien représentés dans cette Ligue. Il n y aurait donc plus de polémique comme c'est le cas en ce début de saison professionnelle. Quelle est la situation financière du RC Kouba actuellement? On est en train d'effectuer un montage financier. C'est un financement triangulaire: l'aide de l'Etat, l'apport des porteurs de parts au sein de la société et bien évidemment des sponsors. De plus, on est en train de réaliser un programme pour créer des activités lucratives à même de nous permettre d'avoir des recettes et parvenir à notre autofinancement. La durée de vie de notre Société est de l'ordre de 99 ans et on n'a qu'un seul mois d'existence. Il faut juste savoir, à titre d'exemple, que notre capital est de l'ordre de 1,9 milliard de centimes alors qu'il y a d'autres clubs de la Ligue1 qui ont déposé leurs dossiers au niveau de l'instance dirigeante du football algérien avec un capital variant entre 1, 2 et 3 millions de dinars seulement. De plus, nous sommes en train de préparer un plan de communication et notre site du club va être lancé dans une dizaine de jours. Ce sera donc un trait d'union avec nos supporters en particulier et les autres amoureux du football. Peut-on connaître les problèmes des dirigeants du RCK avec les joueurs Berinis, Amrane et Assad? Pour le cas de Berinis ce n'est qu'une polémique qui a été rapportée par la presse. La preuve, il vient d'être titularisé lors de ce premier match contre la JSM Skikda. Le joueur est bel et bien qualifié au sein du RCK. Pour les deux autres cas des joueurs Amrane et Assad, il faut juste savoir que ces deux éléments ont émis le voeu d'aller vers d'autres cieux et c'est dommage pour eux car ils sont obligés d'attendre le mercato pour trouver un club. C'est dommage et je suis désolé pour eux et c'est vraiment malheureux qu'ils restent ainsi sans club. Etes-vous satisfait de la préparation de l'équipe pour cette nouvelle saison professionnelle 2010-2011? La préparation de l'équipe a été double et notre première préoccupation a été de préparer notre pépinière au sein de l'équipe et il s'agit notamment des jeunes de l'école de football et des minimes. Nous avons mis beaucoup de moyens dans ces catégories qu'on va bien accompagner avec cette nouvelle forme du football professionnel. Nous faisons donc un travail de fond pour avoir de bons jeunes d'ici 3, 4 ou 5 ans. C'est d'ailleurs la vocation de notre club de former des jeunes joueurs. On vous laisse le soin de conclure cet entretien. Je voudrais juste signaler que nous suivons à la lettre toutes les directives de la Fédération algérienne de football ainsi que du ministère de la Jeunesse et des Sports dans notre processus de professionnalisation du club. Et comme la formation est la base de tout, il est tout à fait logique qu'on donne plus d'importance à ce cursus de formation. On espère que l'Etat fasse un effort dans le domaine des infrastructures pour aider les clubs. C'est notre cas, par exemple, nous n'avons pas la jouissance du stade. J'espère que l'Etat pourra trouver une solution type, une convention par exemple pour nous permettre de travailler sereinement dans notre stade.