Sa résistance face l'ennemi repose sur trois éléments caractérisant sa personnalité, à savoir sa politique chevronnée, sa morale noble et sa vision soufie. Les participants au colloque national sur «La vie spirituelle de l'Emir Abdelkader», dont les travaux ont été ouverts jeudi soir à Ghazaouet (Tlemcen), ont souligné l'universalité de cette personnalité, compte tenu de ses principes, ses valeurs nobles, sa clairvoyance et sa moralité. Selon Dr Zaïm Khanchlaoui, président du conseil scientifique de la «Fondation Emir- Abdelkader» et professeur au centre national des recherches en préhistoire et sciences de l'homme et de l'histoire, cette dimension universelle «l'Emir l'a acquise après avoir cessé le petit djihad pour se consacrer au grand djihad. L'intervenant a indiqué dans une conférence intitulée «Message de l'Emir à sa nation et au monde» que le fondateur de l'Etat algérien moderne a réussi, après avoir été exilé par les forces coloniales pour l'anéantir politiquement et intellectuellement, à s'affirmer et à faire entendre sa voix en dehors de la terre d'exil, se transcendant de la localité à l'universalité, ce qui lui a permis de mettre en évidence avec brio ses idées sages et ses nobles principes sur la scène internationale intellectuelle, qui l'a favorablement accueilli. Le monde a pu découvrir, ainsi, ce stratège militaire qui avait combattu les forces coloniales près de 20 années durant, brandir la bannière de la paix et prôner le dialogue pacifique entre les civilisations et la tolérance entre les religions, loin de tout tribalisme et violence, ce qui lui a permis de faire véhiculer son message à travers le monde, a évoqué le conférencier. Le penseur Mustapha Daïdj a tenté, pour sa part, de mettre en exergue la dimension universelle de la personnalité de l'Emir à partir de critères basés sur une pensée clairvoyante, une vision universelle et une moralité intègre, en temps de guerre comme en temps de paix. Sa résistance face l'ennemi repose sur trois éléments caractérisant sa personnalité, à savoir sa politique chevronnée, sa morale noble et sa vision soufiée, ce qui lui a valu de cultiver des idées émanant d'une vision perspicace et une expérience sans faille, valables pour son époque et les temps qui suivent, comme celles de l'appel à la tolérance, à la protection des droits de l'homme et à l'élévation vers la vertu, a encore souligné l'intervenant. Le professeur Abdelmoumene El Kacem El Hosseïni de l'université de Ouargla a indiqué, pour sa part, que les dernières recherches sur la personnalité de l'Emir démontrent la grandeur de cet homme sur les plans historique et civilisationel, en estimant que «nous avons encore besoin des idées de cet homme et nous devons faire renaître son patrimoine» et en déclarant qu'«il est toujours notre contemporain avec ses idées et ses positions conformes s'adaptant à tous les âges». Dans une conférence intitulée «l'Emir Abdelkader le grand héritier du Cheikh El Akbar», le professeur Khemissi Saâd de l'université de Constantine a tenté une approche comparative entre le chef de la résistance populaire contre l'occupation française et son maître spirituel Mohieddine Ibn Arabi. Des points communs chez les deux personnalités convergent: l'origine maghrébine et l'exil en Orient, en plus de leurs valeurs et idées nobles issues de la confrérie soufie Qadiria. La première journée de cette rencontre, initiée par la section de Tlemcen de la «Fondation Emir Abdelkader» conjointement avec la direction de la culture et le comité de wilaya chargé des manifestations et activités culturelles et artistiques, a été également marquée par la projection d'un film documentaire sur la vie et les oeuvres de l'Emir, présenté par M.Boutaleb Mohamed président de la fondation précitée. Le programme de la deuxième et dernière journée de ce séminaire comporte des conférences sur les thèmes «La bataille de Sidi Brahim» et «La relation de l'Emir par rapport à Sidi Boumediene», ainsi qu'une visite aux sites historiques témoignant du passage de l'Emir dans cette région dont la localité de Sidi Brahim, le mont Kerkour à Souahlia et la maison des armes» à Ghazaouet.