Le Cnes propose la création d'un observatoire national de l'enseignement supérieur. Une nouveauté pour l'enseignement supérieur. Tous les établissements universitaires seront soumis, à partir de la rentrée universitaire 2010-2011, à une évaluation pour garantir la «qualité des enseignements». Cette explication émane de Mustapha Haouchine, directeur de la formation supérieure en postgraduation au ministère, lors d'un entretien accordé à l'APS. Cette opération vise à «garantir un enseignement de haut niveau qui répond à des normes internationales», affirme-t-il de prime abord. Ce saut qualitatif, Abdelmalek Rahmani, coordinateur national du Cnes contacté hier par téléphone, le considère comme «l'un des défis majeurs que nous devons affronter aujourd'hui». Il admet que la mission est loin d'être une sinécure. «Ce n'est pas facile», reconnaît-t-il de façon succincte. Et de renvoyer la balle à la tutelle: «On doit prendre en charge les revendications socioprofessionnelles des enseignants.» Ces derniers sont légion à buter sur des atermoiements perpétuels, les renvoyant à chaque fois, aux calendes grecques. Cette «sourde oreille», observée par le département de l'enseignement supérieur, a été au centre des débats au sein du corps enseignants. «La qualité de la formation dépend de celle de la gestion», explique M.Rahmani. Les enseignants doivent être consultés avant de procéder à des opérations similaires. «La tutelle seule ne peut changer les choses avec des réformes.» A ce propos, le Cnes propose la création d'un observatoire national de l'enseignement supérieur. Dans le même ordre d'idées, M.Haouchine a précisé que cette opération d'évaluation est composée de deux étapes. La première est interne. Les responsables des établissements universitaires, notamment enseignants et étudiants, seront appelés à évaluer leur niveau selon des normes et des critères bien définis. Cela permettra «une meilleure qualité et un meilleur rendement». Les critères de cette évaluation sont le taux de réussite, la moyenne des années que passe l'étudiant dans son établissement avant l'obtention de son diplôme et la qualité des stages réalisés durant son cursus universitaire. L'évaluation externe, quant à elle, est prise en charge par la Commission nationale des enseignements et la Commission nationale d'évaluation de recherche. M.Haouchine a expliqué que cette stratégie d'évaluation vise aussi à transformer les établissements universitaires en «pépinières d'élites et d'énergies». Les établissements universitaires sont ainsi appelés à établir des contrats avec des entreprises économiques. L'objectif étant de former des diplômés qui seront directement opérationnels. En 2009, il a été procédé à la création des classes préparatoires destinées aux meilleures bacheliers. Il y a eu 30 filières d'«excellence» appelées «filières à recrutement national». Dans un autre contexte, le coordinateur du Cnes est revenu sur le manque criant d'enseignants universitaires. L'université souffre d'un déficit de 50%. Selon les normes internationales, chaque enseignant est appelé à prendre en charge 15 étudiants alors qu'en Algérie, c'est le double ou presque. L'enseignant s'occupe de 29 étudiants. Pendant que l'on songe à effectuer ce saut qualitatif, il serait judicieux de commencer par redoubler d'efforts pour se mettre au diapason des universités mondiales, ou du moins de celles des pays voisins.