Le Festival culturel national de poésie féminine, prévu à Constantine du 10 au 15 octobre prochains, aura un «rayonnement arabe» grâce à la présence de poétesses venues du Soudan, de Libye et de Tunisie, a indiqué dimanche la commissaire de la manifestation. La présence sur le Vieux Rocher des célèbres poétesses soudanaises Raoudha El Hadj, libyenne Aïcha Idriss El Maghribi et tunisienne Djamila El Madjiri (également présidente de l'Union des écrivains tunisiens), aux côtés de nombreuses Algériennes, est de nature à donner «une autre dimension» à cet événement, a précisé Mme Mounira-Saâda Khelkhal. L'organisation de cette édition sous le slogan rassembleur «Et elles prirent la plume» (Oua hamilna El Qalam) se veut une «opportunité pour renforcer les liens de création entre les participantes à ce rendez-vous, en tant que moyen existentiel de don et d'affirmation de soi qui gagnerait à s'épanouir par la connaissance de l'autre», a-t-elle estimé. Mme Khelkhal, ajoutant que cette édition verra la participation de 70 poétesses, dont quelques unes avaient constitué les révélations des deux précédentes éditions, n'a pas manqué de souligner la participation, pour la première fois, de la wilaya de Tlemcen qui déléguera Mme Aïcha Boushaba. «C'est la première fois que Tlemcen, nous révèle un talent féminin versé dans la poésie populaire (melhoune)», a-t-elle fait observer. Revenant sur les préparatifs de cette manifestation culturelle, dédiée à la promotion de la création féminine par «la reconnaissance du rôle de la femme dans l'élévation du verbe conciliateur, dénonciateur, sincère et encourageant dans l'épanouissement de la société et le dépassement des crises», Mme Khelkhal a salué tout particulièrement la contribution de Mme Z'hor Ounissi et l'écrivain Ouassini Laâradj dont elle a considéré la participation à cette rencontre comme une «reconnaissance et un encouragement pour les générations montantes». La commissaire du festival, faisant part de la mise sous presse des travaux élaborés lors des précédentes éditions, a estimé que le «livre représente le meilleur hommage que l'on puisse rendre à l'effort, à l'imagination et au talent créatif d'un artiste». Elle a précisé dans ce contexte que les 1000 exemplaires d'un premier ouvrage en fin d'impression consistent en la réédition du dictionnaire de poésie, un outil de référence constituant une «base de données» de 88 poétesses algériennes, oeuvre du Dr Youcef Oughrissi, tandis que le second livre (1000 exemplaires également), dédié à la poésie de la résistance est un «clin d'oeil» à la lutte de la femme palestinienne. Ces deux ouvrages sont également destinés à enrichir la Bibliothèque nationale, a ajouté Mme Khelkhal, relevant que la 3e édition de ce festival qui se distinguera par son plurilinguisme (arabe, français, tamazight et arabe dialectal) est également une occasion pour réunir des générations de femmes (Nadia Nasri, Amria Bilal, Habiba Dib Meziane, Radia Boukata Affane, Samia Guidoum, Fouzia Ioualalène et tant d'autres) qui ont de tout temps «considéré la beauté du verbe comme une passion et un engagement».