La cellule démantelée est spécialisée dans le soutien logistique de plusieurs maquis. La traque lancée contre les derniers foyers terroristes, notamment leurs bases arrière, se poursuit de plus belle dans la région Ouest du pays. Le dernier coup de filet, qui a été déclenché, en fin de semaine dernière, par les éléments de la gendarmerie de la wilaya de Tlemcen, a abouti au démantèlement du plus grand réseau de soutien logistique aux groupes terroristes de ladite région. Au total, 13 personnes ont été arrêtées, toutes accusées de soutien au terrorisme et approvisionnement du groupe terroriste local affilié au Gspc dont le terrain d'activité s'étend de la localité de Oued Sbaâ dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, à la wilaya de Tlemcen. Le groupe agissait sous la houlette de l'émir Halfaoui alias Houdaïfa. Présentés, en fin de journée de lundi, devant le parquet de Ouled Mimoun, localité mitoyenne de la wilaya de Sidi Bel Abbès, les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt. Le coup de filet est survenu à la suite d'une grande opération d'investigation suivie d'une vaste chasse aux foyers terroristes par les éléments de la gendarmerie de Tlemcen. Selon les premiers éléments de l'enquête, les mis en cause sont tous originaires de la région Ouest du pays dont 10 personnes résidentes au village El Beniane relevant de la commune de Béni Samil (wilaya de Tlemcen). Un autre inculpé réside dans la commune de Badis (wilaya de Sidi Bel Abbès) tandis que le douzième habite la localité frontalière de Bab El Assa, extrême ouest du pays. Ce dernier, pivot central du réseau, alimentait le groupe terroriste en composants destinés à la fabrication des bombes artisanales et autres explosifs. Sa mission principale consistait à déterrer les mines antipersonnel, enfouies, par l'armée coloniale le long de la ligne Challe, les vider de leur contenu, récupérer la poudre explosive et la remettre au groupe terroriste. Les accusés ont tous reconnu leurs liens avec le groupe terroriste du sinistre Houdaïfa qui a été longuement cité dans le rapport d'enquête. Ainsi, après avoir situé, avec exactitude, la responsabilité de l'armurier du groupe, le reste des membres est passé aux aveux en reconnaissant avoir fourni et alimenté le groupe terroriste de Houdaïfa en nourriture, habits, moyens de communication dont des portables à puces non identifiées. En outre, la mission principale de l'un d'eux a consisté à fournir le groupe en informations, à la fois précieuses et précises sur tous les mouvements et les différents déplacements des services en charge de la lutte contre le terrorisme, notamment pendant les opérations de ratissages déclenchées par les forces combinées. Le fief démantelé semble constituer l'une des bases arrière spécialisées dans le soutien logistique de plusieurs maquis. Or, l'affaire baptisée «Pomme de terre», instruite l'année dernière par le pôle criminel d'Oran et jugée par le tribunal criminel de la même wilaya, a, à plus d'un titre, défrayé la chronique locale et nationale. Accusées de soutien au terrorisme, plusieurs personnes, issues des localités du nord-ouest et sud-ouest du pays, ont été jugées et condamnées à de lourdes peines. La mission de ces derniers consistait à déterrer des bombes artisanales, enfouies dans le tracé frontalier de Maghnia jusqu'à Aïn Sefra et récupérer la poudre explosive pour procéder à sa réutilisation dans des actions terroristes.