Les habitants de Aït Aissi n'excluent pas de recourir à des actions et manifestations pour la libération de B. Ramdane, enlevé il y a une dizaine de jours. Dix jours après son enlèvement, la population est toujours sans nouvelle de la dernière victime de kidnapping enlevée à Aït Aissi. B. Ramdane, 62 ans, a été enlevé le 26 septembre vers 16h alors qu'il se rendait de son village vers Tizi Ouzou. Père de deux enfants, l'homme habitait à Bordj El Kiffan dans la banlieue algéroise. Ce soir-là, selon les témoignages, la victime qui possédait une maison dans son village natal, est tombée dans un faux barrage dressé par un groupe d'inconnus armés de PA, kalachnikovs et de sabres. Une semaine plus tard, la population d'Aït Aissi, localité située à Béni Douala, demeure encore sans nouvelles. La famille de la victime affirmait, hier, qu'elle n'a reçu aucun appel. Les ravisseurs n'ont pris aucun contact afin de réclamer une éventuelle rançon. L'inquiétude gagne les populations. Avant-hier, les villageois, refusant de rester passifs devant de tels actes, se sont réunis pour décider des suites à donner à cet énième enlèvement. A l'issue de ce rassemblement de villageois, une cellule de crise est née. Son rôle selon les présents, est d'informer, de suivre l'évolution de l'affaire et de prendre les décisions qui s'imposent devant toute situation. Jusqu'à hier, c'est le statu quo à Aït Aissi. Cependant, il y a lieu de signaler la colère et l'indignation qui sont en train de gagner du terrain. La population de cette localité ne s'est pas encore remise de l'attentat kamikaze qui a frappé le chef-lieu de leur commune. A présent, elle se retrouve encore une autre fois victime d'un rapt qui a visé ses fils et leurs biens. Face à cette situation, la réunion des villageois, pour rappel, n'a pas exclu le recours à des actions et manifestations pour la libération de B. Ramdane. La situation n'est pas nouvelle pour les populations de la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis quelques années, plusieurs villages ont vécu des faits similaires. Les réactions ont été spontanées et par ailleurs, semblables. Le refus de céder au chantage et à l'intimidation a toujours été une constante. Le bras de fer a d'abord été observé dans la région littorale d'Iflissen lorsqu'un commerçant a été enlevé. Devant la demande de rançon, les villageois se sont solidarisés avec la famille de la victime pour refuser l'offre des ravisseurs. Le recours à l'affrontement avec les kidnappeurs a été soulevé par un comité constitué de tous les villages de la région. La victime sera libérée deux semaines plus tard sans condition. A Ouadhias, la réaction a été identique face à l'enlèvement de Aâmi Ali. La victime a été libérée sans condition tout comme la toute dernière affaire de Fréha. La mobilisation citoyenne a atteint son paroxysme lorsque Lounès Ibarar, entrepreneur âgé de 34 ans, a été enlevé le mois de juillet dernier. Des marches et sit-in ont été observés à Fréha. Là aussi, la population a refusé de céder au chantage et au versement de la rançon. La victime a été libérée.