Alors que la famille du commerçant qui passait, hier, sa deuxième journée entre les mains de ses ravisseurs, demeure toujours sans nouvelles de leur parent et aucune demande de rançon n'est encore formulée par les auteurs de ce 57e kidnapping, la population de la région des Aït Aïssi, dans la daïra de Béni Douala, se mobilisera-t-elle à l'instar de celle d'Iflissen, de Boghni puis d'Aghribs pour exercer la pression sur les ravisseurs afin d'obtenir la libération de l'otage sain et sauf et sans paiement d'une quelconque rançon ? Hier encore, alors que la population était toujours sous le choc suite à cet enlèvement qui a eu lieu sur un axe très fréquenté de la région et, de surcroît, à une heure de grande affluence automobile, aucune mobilisation ne se profilait encore sur l'horizon de la région. La population locale est encore dans la posture du wait and see mais des discussions entre villageois font déjà rage. “Tout le monde en parle mais personne ne bouge pour le moment”, nous dira un habitant de la région contacté hier par téléphone. À vrai dire, c'était de la même manière que les mouvements populaires pour demander la libération de plusieurs otages dans la région sont nés à Iflissen en novembre 2009 puis à Boghni en mars de l'année en cours puis à Aghribs début juillet dernier. Pour rappel, ces trois mouvements de solidarité des populations locales avec les familles des otages ont tous donné leurs fruits puisque, après plusieurs jours de pression exercée sur les ravisseurs, les victimes sont libérées saines et sauves et sans versement d'une quelconque rançon. De beaux exemples d'héroïsme et de courage et des leçons pour tous. C'est à cette épreuve de mobilisation qui fait reculer l'islamisme armé que se retrouve confrontée aujourd'hui la population de Béni Douala dont un de ses fils vient d'être enlevé par un groupe armé. Pour rappel, le commerçant B. Ramdane, âgé de 62 ans, a été enlevé, dimanche à 17h sur la route de Tala Bounane, alors qu'il était à bord d'un véhicule d'un de ses amis. Ce commerçant exerçant à Alger a été conduit vers une destination inconnue, alors que son accompagnateur relâché immédiatement aura témoigné aux services de sécurité, selon nos sources, qu'il avait reconnu un des auteurs de cet enlèvement qui porte ainsi à 57 le nombre des kidnappings dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis l'apparition de ce phénomène vers la fin de l'année 2005.