Bien qu'il n'y ait aucun attentat, Al Qaîda vient de remporter une grande bataille médiatique sur les pays occidentaux. Le monde entier retient son souffle: Al Qaîda serait sur le point de mettre à exécution ses menaces en Europe. Les yeux se détourneront de la vie politique et sociale pour ne s'intéresser qu'à cette menace dont la presse fait ses choux gras. C'est dans ce contexte que les USA, le Royaume-Uni et le Japon interviennent pour mettre en garde leurs ressortissants contre d'éventuels attentats terroristes dans les capitales européennes, notamment en Allemagne et en France. Néanmoins, en Europe, le moment n'est pas encore venu pour revoir le dispositif sécuritaire et elle ne compte pas de ce fait modifier sa stratégie de prévention. Pourtant, l'on est presque sûr que la nébuleuse terroriste transnationale prépare un bouleversement spectaculaire. Des interpellations ont eu lieu dans plusieurs pays d'Europe ces derniers temps, dont les suspects ont des relations directes avec la mouvance terroriste. En France, en Italie et en Espagne, les brigades antiterroristes de ces pays ont arrêté des suspects. Des pays où le risque est élevé. Mais il va sans dire que le risque d'attentats demeure mondial. Même les USA et le Royaume-Uni qui viennent de faire sonner le tocsin peuvent y être surpris. Al Qaîda pourrait prendre pour cible des lieux publics très fréquentés, selon les estimations des spécialistes, cependant les Européens ne croient pas à de tels risques, préférant minimiser l'ampleur de la menace. Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur français, Brice Hortefeux rassure: «Les autorités françaises sont «vigilantes» et «tiennent compte» de ces recommandations. Il ne faut pas inquiéter nos concitoyens, les mesures sont prises, entre autres dans le cadre du plan Vigipirate. Mais il ne faut pas non plus être dans le déni et donc il faut rester en alerte.» Et là, sans aucun doute, Al Qaîda vient de remporter un défi médiatique, tant espéré. Depuis l'enlèvement à la mi-septembre, des sept employés d'une société française d'exploitation d'uranium à Arlit dans le nord du Niger, parmi lesquels figurent cinq Français, c'est toute l'Europe qui vit progressivement dans un tourbillon d'incertitude, de confusion et d'inquiétude. Les services de renseignements français confirment sur la base d'informations que la menace et le risque d'attentats restent élevés mais ne disposent d'aucun élément nouveau. L'on sait d'ores et déjà que la France fait l'objet de représailles. En effet, Al Qaîda au Maghreb islamique a fait savoir par le biais d'un communiqué à la France, au lendemain du raid qu'elle avait mené avec les militaires mauritaniens pour libérer Michel Germaneau, qui malheureusement trouvera la mort, qu'elle allait se venger sur le sol français, sans donner plus de détails. Et c'est depuis, que les recommandations des pays étrangers ne cessent de se multiplier. Toutefois si beaucoup d'Européens ne croient pas vraiment à cette menace, les spécialistes confirment que celle-ci est bien réelle, et l'on rapporte que les commanditaires seraient basés en Afghanistan ou au Pakistan! Mais rien n'infirme qu'ils pourraient être au Sahel. Pour Roland Jacquard, président de l'Observatoire international du terrorisme, Al Qaîda a besoin de se reconstituer après les pertes énormes qu'elle a subies, sur le plan financier et humain, et une démonstration de force de ce genre, à savoir le projet d'un attentat en Europe va certainement donner une ampleur médiatique à cette organisation. Déjà avec la multiplication des enlèvements au Sahel par sa présumée branche Aqmi elle a réussi son coup médiatique. L'Europe ne tient certainement pas à voir la nébuleuse exporter le terrorisme sur son sol, et reste sur ses gardes en maintenant élevé le degré de la menace. Des sources sécuritaires nous ont confié qu' «Al Qaîda pourrait frapper dans n'importe quel pays du monde. Elle a à sa disposition des réseaux de soutien à ne pas sous-estimer et qui pourront mettre à exécution un plan d'attentats dans différents pays et pas forcement dans les capitales».