Après le Gspc, le Gspd, voilà un groupuscule dénommé Kataïb el mouhadjirine en Europe qui affiche et menace de passer à l'action. Les Algériens, qui ne devraient pas adopter une attitude d'indifférence face à tout ce qui se passe, aujourd'hui, au Liban, savent pertinemment, et depuis des années, que l'Algérie, en particulier, et le Maghreb, en général, figurent toujours dans la ligne de mire du terrorisme supranational. Tripoli du Liban, Tunis, Casa, Alger. Fatah El Islam, Al Qaîda ou Kataïb el mouhadjirine. Ces lieux appartiennent à la même entité géographique et culturelle et les différents groupes terroristes renvoient vers un seul et unique objectif: instaurer le chaos du «Mohit au khalidj» (de l'océan au Golfe). Un mois et demi après les attentats sanglants du Palais du gouvernement et de Bab Ezzouar, les Algériens n'ignorent pas que le pays n'a pas échappé définitivement à la menace terroriste. Après le Gspc, le Gspd et d'autres abréviations macabres, voilà un groupuscule dénommé Kataïb el mouhadjirine en Europe qui affiche et menace de passer à l'action. Objectif: s'attaquer aux ambassades et aux autres représentations diplomatiques. Des sources bien informées indiquent que ce groupuscule, encore inconnu, aurait inscrit, noir sur blanc, ses intentions subversives sur un document dans lequel il souligne de mettre ses menaces à exécution dans 60 jours. Truffé de versets coraniques, le document qualifie la terreur qu'il veut faire régner d'«al mounazala el istich'hadia el koubra» (la grande bataille). A la tête de ce groupuscule, on cite Abou Hafs Abdelouadoud. L'affiliation du Gspc à Al Qaîda a-t-elle échoué? Ou serait-ce un subterfuge de la part d'un certain Droukdel Abdelmalek alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, qui répond à une nouvelle stratégie de l'organisation criminelle dirigée par Aymen Al Zawahiri? Tout porte à le croire, lorsque l'on sait qu'après les attentats du 11 avril dernier, Droukdel se serait même retrouvé en minorité parmi ses hommes. La majorité des terroristes, encore en activité, et ceux susceptibles de les rejoindre auraient rejeté la «formule kamikaze». Sur le plan médiatique, il y a aussi des dividendes à tirer de cette montée au créneau d'une organisation qui ajoute sciemment l'expression «en Europe». Le but recherché est que l'on parle d'elle tout en provoquant une tension entre les capitales occidentales et les pays du Maghreb, en général, et l'Algérie, en particulier, en cette période cruciale, aux enjeux planétaires. Irak, Liban et Maghreb, un terrain immense et des intérêts colossaux qui attisent les convoitises et font franchir, à certains cercles, le pas qui sépare l'interprétation correcte de la parole divine de la manipulation criminelle des préceptes de l'Islam. En 2002, une organisation dénommée Djamaât el ahrar avait été créée dans les wilayas du Centre. Elle trouvera refuge dans les maquis de Boumerdès. C'était juste après la neutralisation d'Antar Zouabri. Ayant pris les commandes, Droukdel réussira à convaincre cette phalange de rallier le Gspc. comme pour Kataïb el mouhadjirine en Europe, cette phalange avait prononcé les mêmes menaces. Dans leur stratégie, les deux groupuscules usent, également, de l'arme psychologique. Pour nos sources, Kataïb el mouhadjirine en Europe comprend des tueurs nouvellement recrutés au contrat. Des harraga, des adolescents, néo-terroristes, endoctrinés et manipulés. D'ailleurs, que ces derniers soient amenés à traverser la Méditerranée sur des embarcations de fortune au péril de leur vie, méritant, à juste titre la connotation de «kamikazes» de la mer, est en lui-même édifiant. Ils se laisser enrôler dans les groupes de la mort, qui les prennent en charge, une fois sur l'autre rive. Mais, la défaite politique et le rejet des islamistes par la population ne font que confirmer l'échec du terrorisme dans le pays.