Le romancier péruvien naturalisé espagnol, Mario Vargas Llosa, récompensé jeudi par le prix Nobel de Littérature 2010, a remercié l'Espagne à qui il doit «une grande partie» de sa récompense, dans des propos à la télévision publique espagnole. «Je dois une grande partie de ce prix à l'Espagne. C'est ici que je suis devenu un romancier connu, c'est pour cela qu'en cette circonstance, je tiens à remercier l'Espagne pour tout ce que je lui dois en tant qu'écrivain», a déclaré à la chaîne espagnole TVE Vargas Llosa, joint par téléphone depuis New York. «C'est en Espagne que mon travail a été publié, reconnu et promu. Plusieurs Espagnols ont été des personnes décisives (...), comme Carlos Barral, qui a été mon premier éditeur et qui a tant fait campagne pour mon premier roman», a-t-il ajouté. Il a également cité l'agent littéraire Carmen Balcells, en se disant «certaine qu'elle devait être aussi contente que (lui) au sujet de cette récompense. Elle aussi a fait l'impossible au fil des ans pour que mon travail soit connu». La nouvelle de cette récompense a été accueillie avec joie dans le pays d'accueil de Vargas Llosa alors qu'il dispose depuis 1993 de la nationalité espagnole et qu'il réside une partie de l'année à Madrid. Le roi Juan Carlos a souligné qu'il s'agissait d'une «nouvelle fantastique pour l'Espagne» car Vargas Llosa, auquel le souverain s'est déclaré «très attaché», est «un grand ami de l'Espagne». Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a, lui aussi, salué le Nobel pour ce «grand écrivain de l'imaginaire et écrivain de sa propre expérience», qui a su décrire «les structures du pouvoir», la «résistance individuelle, la révolte et la déroute». La directrice de l'Institut Cervantès, vitrine de la culture hispanique dans le monde, Carmen Caffarel, a estimé dans un communiqué que «Mario Vargas Llosa était le prix Nobel de littérature le plus juste des dernières années». Le romancier péruvien «est un parfait exemple d'écrivain entier, un travailleur infatigable qui nous a offert une oeuvre-clé dans le domaine de la littérature, de l'essai et du journalisme», a-t-elle ajouté. De même, le directeur de l'Académie de langue espagnole (RAE), Victor Garcia de la Concha, a vu dans ce prix «une reconnaissance de la langue espagnole en tant que référence d'excellence culturelle».