Chihab Seddik, député RND, a pris la défense du ministre en affirmant que l'environnement est une affaire d'Etat Devant une assemblée quasiment désintéressée, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M.Chérif Rahmani, a présenté hier le projet de loi relatif aux aires protégées dans le cadre du développement durable. Le projet vise à préserver la diversité biologique de l'ensemble des régions naturelles du pays, à travers le renforcement du dispositif législatif et réglementaire existant. Le projet de loi en question, définit les aires protégées de «laboratoires en milieu naturel». Ces aires permettent en tout temps d'obtenir des données uniques sur le fonctionnement des écosystèmes et des espèces, relève-t-on. Selon l'exposé des motifs, ces aires sont aussi des lieux par excellence pour la récréation en plein air, favorisant un bien-être physique et moral. Elles apportent une grande variété d'avantages et d'acquis sur les plans environnemental, scientifique, éducatif, culturel, spirituel et écologique, leur attribuant des gains sur le plan écologique: la production d'oxygène, la création et la protection des sols, l'absorption et la réduction des polluants, l'amélioration des conditions climatiques locales et régionales, la conservation des nappes aquifères, la régularisation et la purification des cours d'eau. A ce propos, l'article 2 du projet de loi stipule que «sont qualifiées, (...), d'aires protégées, le territoire de tout ou partie d'une ou de plusieurs communes ainsi que les zones relevant du domaine public maritime soumis à des régimes particuliers fixés par la présente loi pour la protection de la faune, de la flore et d'écosystèmes terrestre, lacustre, côtier et/ou marin concernés». L'Algérie souligne, ainsi, sa détermination politique à protéger et à conserver le capital biologique, indique l'exposé des motifs. Toutefois, selon la même source, lorsqu'on parle de développement durable, de conservation des ressources naturelles et de maintien de la diversité biologique, «il est essentiel de considérer la totalité du territoire, en s'appuyant sur trois piliers indissociables». Il s'agit de l'affectation concertée des terres, de la gestion intégrée des ressources et de la mise en place d'un réseau d'aires protégées représentatives de la diversité biologique. Dans ce cadre, le projet classe, en son article 4, les aires protégées en sept catégories. Il s'agit du parc national, du parc naturel, de la réserve naturelle intégrale, de la réserve naturelle, de la réserve de gestion des habitats et des espèces, du site naturel, et du corridor biologique. Le projet de loi contient, en outre, des dispositions pénales (emprisonnement et amende) en cas de non-respect de la loi. Ainsi sont habilités à rechercher et à constater les infractions aux dispositions de la présente loi (article 36), les officiers et agents de police judiciaire et les fonctionnaires dûment mandatés. Malgré les efforts déployés par l'Algérie pour préserver ses milieux naturels, précise le texte de loi, elle connaît, aujourd'hui, de graves problèmes d'altération de ses derniers. «Cette dégradation est due à divers facteurs socio-économiques», est-il noté. Les rares députés, qui ont bien voulu prendre la parole, se sont justement référé à cette dernière conclusion pour s'attaquer à la politique environnementale menée par l'Algérie. Certains, à l'image du collègue de Rahmani au RND, M.Boutouiga, se sont montrés très critiques sur la gestion du secteur par Chérif Rahmani. Seddik Chihab, vice-président de l'APN et député issu de la même formation, a recadré le débat, affirmant que le développement durable est l'affaire de tous. L'environnement ne peut pas dépendre d'un seul secteur, l'éducation, l'enseignement supérieur, le ministère de l'Intérieur et d'autres départements doivent prêter main forte à ce processus: la question, poursuit donc le député, n'est pas liée à une personne ni à ses capacités de gestion. L'environnement est une affaire d'Etat. Le secteur nécessite un engagement fort et n'admet ni les hésitations ni le recul.