L'importation de moutons ne s'imposera pas cette année, selon le ministre de l'Agriculture. Bonne nouvelle pour les éleveurs! L'Algérie n'importera pas de moutons cette année à l'occasion de l'Aïd El Kebir. C'est ce qu'a affirmé le premier responsable du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Pourtant l'Algérie est classée troisième sur la liste des grands importateurs de viande rouge dans le monde arabe. M.Benaïssa a, cependant, ajouté que les prix ne seront pas moins élevés cette année. «Cela dépend de la loi de l'offre et de la demande.», a-t-il précisé. «Chaque année les prix flambent au début et baissent à la veille de l'Aïd.», a-t-il ajouté. A près d'un mois de cette fête religieuse, les prix du mouton flambent sur le marché. Ils sont de 60.000 DA dans certaines localités. Sur la crise du lait, M.Benaïssa était catégorique «Il n'y a pas de pénurie de lait en Algérie!», a-t-il affirmé lors de son intervention radiophonique. Néanmoins, les signes sont bel et bien présents dans certaines régions du pays. A Tizi Ouzou, où la laiterie de Draâ Ben Khedda est à l'arrêt depuis plusieurs jours, personne ne peut se procurer plus de deux sachets, deux fois par semaine. C'est le cas par exemple à Azazga, Tigzirt ou encore à Maâtkas, où la pénurie se fait durement ressentir par les habitants. «On peut aisément lire sur les devantures de certains commerces de la ville: pas plus de deux sachets! Même le lait en poudre est parfois introuvable.», fait remarquer Omar. Même constat à Boumerdès où le quota de l'habitant ne dépasse pas un sachet. «J'ai ma mère qui est malade et qui a besoin de lait, c'est de plus en plus difficile de s'en approvisionner.», fait observer Samir, un jeune étudiant de Boumerdès. Même si M.Benaïssa avait infirmé l'existence d'une quelconque pénurie de lait en Algérie, il reconnaît, tout de même, qu'un problème d'organisation est à l'origine des «perturbations», constatées ces derniers temps en Algérie. «Il y a suffisamment de lait en termes de quantité. Il y avait un problème d'ordre organisationnel entre les différents acteurs de la filière ces dernières semaines... Un problème qui a été solutionné», a-t-il expliqué. Haussant le ton, le ministre a fait savoir pour la énième fois que les transformateurs qui ne prendront pas en compte le développement de la production nationale de lait cru ne bénéficieront pas d'un quelconque soutien de la part de l'Etat. «On a appelé les transformateurs à participer dans le développement de la production nationale, et nous allons les accompagner. En revanche, on ne va pas accompagner ceux qui ne s'intéressent pas à la production nationale... On est en train de construire cette filière», a-t-il poursuivi. Par ailleurs, les textes d'application de la nouvelle loi sur le foncier agricole seront soumis au gouvernement la semaine prochaine. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa dans une intervention à la Radio nationale. L'entrée en vigueur de cette loi, qui a été adoptée en août dernier, devait intervenir avant la fin du mois de septembre. Ce nouveau texte vient combler le vide juridique de l'ancien texte (loi 87-19 du 18 décembre 1987) en la matière. Un vide qui a permis, pendant des années, le détournement des terres agricoles de leur vocation initiale. «Cette loi est un grand pas vers la modernisation de l'agriculture!», a-t-il affirmé.