Certains supporters n'ont vraiment rien compris, comme le confirment si bien les comportements violents. A l'occasion du match phare qui s'est déroulé vendredi dernierà Béjaïa entre la JSMB et l'Entente de Sétif, l'arbitre de la rencontre, Bichari, a été obligé d'arrêter la rencontre pendant une bonne dizaine de minutes après le second but béjaoui inscrit dès l'entame de la seconde période de jeu. Un arrêt momentané du match provoqué par la réaction de la galerie ententiste, certainement vexée par le but du break réussi par l'excellent milieu offensif de la JSM Béjaïa, Zahir Zerdab, auteur d'un doublé. La deuxième réalisation signée rapidement après la pause citron par les hommes de l'entraîneur Djamel Menad a été, en fait, la goutte qui a fait déborder le vase entre les deux galeries rivales. Sinon, comment expliquer la réaction violente des fans sétifiens envers ceux de la JSMB qui auraient accueilli leurs rivaux du jour par des insultes. Des insultes qui auraient été provoquées par un geste obscène émanant de la part du portier sétifien Fawzi, Chaouchi, à l'adresse des supporters béjaouis. Mais alors, quelle mouche a piqué l'ex-gardien de but de la JS Kabylie, si c'est bien lui qui a été à l'origine des très regrettables scènes que tout le monde avait vues en direct sur le petit écran? Pourquoi faut-il à chaque fois transformer une rencontre de football, de surcroît une belle affiche entre deux clubs voisins, en un match teinté de haine et de gestes condamnables? Des équipes comme la JSM Béjaïa, et surtout celle de l'ES Sétif, constituent aujourd'hui les meilleurs exemples à suivre sur le plan footballistique national. Deux formations qui savent produire du beau spectacle, devenu rare sur nos terrains. Malheureusement, pour ces deux grands clubs du championnat qui vient d'entamer sa toute première expérience dans le monde du football professionnel, les graves incidents qui ont entaché la rencontre de vendredi dernier dans la capitale des Hammadides, sont venus nous rappeler «à l'ordre», ni plus, ni moins. Et pour cause, quand des supporters se déplacent au stade, beaucoup d'entre eux vouent une passion sans limite pour le football, mais il suffit de la moindre étincelle pour que cela débouche sur des scènes totalement condamnables. Les Algériens qui aiment réellement assister à un match de football, et qui sont malheureusement aujourd'hui de plus en plus rares dans nos stades, sont pénalisés par les graves incidents qui se sont produits un peu partout dans le pays, au cours des saisons 2007-2008 et 2008-2009. Deux précédentes saisons footballistiques qui avaient incité à l'époque à l'instauration systématique de matchs sans public. Des huis clos à profusion tous les week-ends, et des sanctions qui ont rarement «ramené» à la raison les habituels «fauteurs» de troubles dans les stades. Certes, la saison écoulée, tout s'est déroulé sans le moindre grave incident, pour la simple et bonne raison que tous les Algériens, fous de foot, n'avaient d'yeux que pour l'Equipe nationale. Mais maintenant que les Verts ne font plus «recette», notre championnat national risque de renouer avec des «comportements» qui risquent de pénaliser davantage nos clubs. Nous sommes aujourd'hui entrés dans une nouvelle phase importante pour l'avenir de notre football, et il est temps que toutes les parties concernées directement par l'activité footballistique au niveau des clubs régis aujourd'hui en SPA, prennent leurs responsabilités, notamment les véritables «clubs de supporters». Et ceux de l'Entente, autant que leurs voisins de la JSMB, doivent penser sérieusement à établir entre eux des relations basées sur la sportivité et le fair-play, au lieu de se faire la guerre entre rivaux voisins.