Un séminaire international sur la vie et l'oeuvre du père de Nedjma est prévu du 26 au 30 octobre prochains, sous l'intitulé «Nedjma: modernité esthétique et héroïsme romanesque». A quelques jours de la commémoration de la disparition de Kateb Yacine (décédé à Grenoble le 28 octobre 1989), sa famille écrit au ministère de la Culture pour veiller à ce qu'on cesse toute exploitation commerciale en son nom, son histoire et celle de sa famille. Cette lettre a été adressée également aux autorités de Guelma, où se tiendra l'organisation de la deuxième édition du Séminaire international sur la vie et l'oeuvre de Kateb Yacine, prévue du 26 au 30 octobre prochains, et qui sera consacrée à l'étude du livre Nedjma sous l'intitulé «Nedjma: Modernité esthétique et héroïsme romanesque». A la veille du 21e anniversaire de sa disparition, sa famille souligne, dans cette lettre, que «nous, famille de l'écrivain algérien, résidant à Guelma, Annaba et Souk Ahras, sollicitons votre bienveillance quant à l'intérêt que vous portez à la culture et au patrimoine de la nation et en vertu des liens du sang et de l'honneur qui nous raccordent à l'écrivain, nous demandons l'arrêt de l'utilisation à des fins commerciales du nom de Kateb Yacine et ce, en tant que tuteur de toutes ces manifestations culturelles ayant trait autour de l'écrivain». Dans cette lettre, 70 signatures y sont apposées, excepté celles de ses deux soeurs Fadila et Anissa Kateb dont le nom apparaît, mais sans signature. Ali Kateb, le représentant de cette lettre, affirme qu'une société qui porte le nom «Kateb Yacine» est en cours de création et serait à même d'entreprendre des démarches effectives pour réaliser le rêve de la famille, faisant remarquer que le premier colloque ayant été organisé, l'an dernier, avait bel et bien ignoré et exclu la famille du père de Nedjma et que cette année, il n'en sera pas pareil. «On refuse d'être marginalisés. C'est de notre droit de raconter la véritable histoire de Kateb Yacine et des enfants de Keblout qui ont subi l'extermination et la déportation de la part du colonisateur français.» M.Ali Kateb fera remarquer que cette «institution sera culturelle, humanitaire et ouverte à tout le monde, mettant en avant la littérature et la véritable culture.» Pour rappel, l'Association de promotion du tourisme et de l'action culturelle de Guelma qui entend assurer la réussite, nous dit-on, du 2e colloque sur la vie et l'oeuvre de Kateb Yacine, a annoncé les principaux axes de réflexion de son séminaire qui se répartissent comme suit: «La modernité esthétique de Nedjma»; «La réception de Nedjma en Algérie et à l'étranger»; «L'héroïsme romanesque de l'oeuvre»; «Le rapport fiction romanesque/ poésie»; «L'inscription de la grammaire arabe dans le génotexte katébien»; «Ecriture spirale et intertexte katébien» et enfin «Nedjma, roman d'un contexte et contexte du roman». Prendront part à ce colloque de nombreux chercheurs et universitaires, nous indique-t-on encore. Quoi qu'il en soit, multiplier les initiatives, c'est bien, mais empêcher des institutions culturelles d'organiser des colloques sur des auteurs à dimension «nationale» ou «internationale» serait difficile et surtout pas bien. Kateb Yacine, comme n'importe quel autre grand auteur ou artiste algérien, échappe d'emblée à sa famille dès lors que sa notoriété dépasse les frontières et qu'elle n'est plus à refaire. Comme Mohamed Dib ou Mouloud Mammeri, Kateb Yacine appartient désormais à toute l'Algérie, à la communauté intellectuelle, mieux, à la société toute entière. A ce peuple pour qui il s'est battu et dont la mère a perdu la raison. Dire qui il était vraiment, sans porter atteinte à sa vie et surtout à ses idéaux, à sa littérature, sa pensée, quand bien même déplaisantes pour certains, tel est l'enjeu de taille auquel on doit se conformer: évoquer sa pensée, son engagement et son combat tels quels, sans les falsifier!