Les officiels français semblent agir à doses homéopathiques s'agissant du réchauffement des relations entre l'Algérie et la France. Les massacres du 17 Octobre 1961 sont un «acte de barbarie que l'Etat français doit reconnaître», a estimé, hier, le maire de la ville de Paris, Bertrand Delanoë. «Ce qui s'est passé ce 17 octobre 1961 est un acte de barbarie que l'Etat français doit reconnaître. Il faut dire la vérité historique. L'amitié entre les peuples algérien et français ne peut pas vivre sans courage et esprit de vérité», a-t-il ajouté lors d'un recueillement, au niveau du pont Saint-Michel, à la mémoire des victimes de ces massacres. M.Delanoë était en compagnie de l'ambassadeur d'Algérie en France, Missoum Sbih. Ce n'est pas la première fois qu'un responsable français a ce genre de déclarations concernant la brûlante histoire de la Guerre d'Algérie dont les plaies sont toujours ouvertes. En 2008, l'ancien ambassadeur de France à Alger, M.Bajolet avait déclaré à partir de Guelma que les massacres du 8 Mai 1945 étaient des événements qui «ont fait insulte aux principes fondateurs de la République française et marqué son histoire d'une tache indélébile». «Le temps de la dénégation est terminé», avait-il ajouté dans son intervention devant les étudiants de l'université de Guelma. Il avait fait savoir à l'époque que pour apaiser nos relations «il faut que la mémoire soit partagée et que l'histoire soit écrite à deux, par les historiens français et algériens. La France doit faire sa part de chemin, la plus grande, sans aucun doute, mais elle ne peut pas la faire toute seule». Après les visites à Alger du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, en février et en juin et celle de la secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur, Anne-marie Idraac en septembre, les déclarations de Bertrand Delanoë s'inscrivent dans la volonté d'aplanir les différends entre les deux pays. Questionné sur l'ouverture des archives concernant ces événements tragiques, M.Delanoë a précisé que ceux qui sont en quête de la vérité, dont les historiens, «nous disent ce qu'ils doivent nous dire». Le maire de Paris a également affirmé «qu'en tant que maire de Paris il a dit» haut et fort «ce qui s'est passé». Il a souhaité «que l'Etat français le dise». «Je remercie nos amis français et les ambassadeurs arabes de s'être associés à un témoignage aussi émouvant qui participe, à bien des égards, au devoir de mémoire», a indiqué l'ambassadeur d'Algérie en France. M.Missoum a également rappelé que la date du 17octobre 1961 est dans la mémoire collective du peuple algérien et en particulier de la communauté nationale en France.