Dans cette restructuration de la Foire de la production nationale, le secteur financier apparaît en force pour accompagner les investissements. Les Salons de la production algérienne ont été ouverts aux visiteurs, hier, à la Safex (Société algérienne des foires et exportations) où ils se poursuivront jusqu'au 27 octobre prochain. Cette ouverture a eu lieu en l'absence de tout représentant du gouvernement. Ainsi, la Safex accueille et organise quatre salons, cette année, en lieu et place de la Foire de la production nationale. Cette dernière n'est plus un fourre-tout, semble signifier l'institution de Rachid Gasmi, qui explique que cette mesure de restructuration inédite est le fruit d'une longue maturation. Elle répondrait à un impératif de mise à niveau des manifestations économiques en vue de leur professionnalisation et de leur mise en adéquation autant avec les attentes des exposants qu'avec celles des visiteurs professionnels. «Dès leur maturation, en tant que manifestation qui semble refléter une réalité certaine du marché algérien, les événements, ainsi créés, sont mus en salons professionnels afin de leur conférer la fonctionnalité propre à ce genre d'organisations. Cela a le mérite d'offrir une cohésion thématique du point de vue du secteur d'activité concerné et de donner l'occasion de débats, discussions et rencontres entre représentants d'un même secteur», explique-t-on. En somme, ce nouveau déploiement de salons spécialisés découle de la restructuration de l'ex-Foire de la production nationale dont le caractère général ne répondait plus aux tendances modernes de l'évènementiel salon qui tend désormais vers la spécialisation et la segmentation des thématiques. L'on signale en outre que l'institution de la Foire maghrébine en 2008 a milité aussi en faveur de cette spécialisation. Finalement, la Foire de la production nationale se voit scindée en quatre salons spécialisés, à savoir le Salon Expofinances regroupant les banques, les assurances et les produits dérivés, le Salon Nassij regroupant les textiles, les cuirs et le prêt-à-porter, le Salon Sielec regroupant les produits électriques et électroniques et enfin le Salon Siac regroupant l'emballage et l'agroalimentaire. C'est dans ce nouveau cadre que le Salon Expofinances, dérivé de l'ex-foire de la production nationale, voit se dérouler sa première édition. Ce salon vedette rassemble toute la communauté des finances, banques, assurances et investisseurs (toutes les sociétés émettrices de titres) autour d'une exposition dynamique, où, stands d'expositions, conférences, ateliers et rendez-vous d'affaires sont organisés tout au long de son déroulement et donneront le ton de la manifestation. Dans cette restructuration de la foire de la production nationale, le secteur financier apparaît en force pour accompagner les investissements. Banques et assurances sont en effet massivement présentes pour accompagner entreprises et promoteurs des investissements productifs, prévus notamment dans le plan quinquennal 2010/2014. C'est dans ce contexte inédit que Mohamed Arslane Bachetarzi, P-DG de la BDL, a attiré l'attention sur les enjeux qui se posent en termes de financement des projets d'investissements productifs. «Nous entendons apporter un financement dans le cadre du programme quinquennal aux bons projets qui recèlent une bonne maturation. La banque n'a pas pour vocation de donner de l'argent comme un distributeur de billets. Quand il s'agit de promotion immobilière à réaliser ou d'une entreprise à financer dans l'industrie ou l'agroalimentaire, il faut que le projet soit bien échafaudé pour que la banque le finance à hauteur de 80 ou 70%.» Le même intervenant a mis en relief le recyclage de l'argent et des gains récupérés dans le circuit économique, à la disposition d'autres operateurs ou produits majeurs d'industrie et de l'agroalimentaire. La BDL soutient aussi, a-t-il précisé, les secteurs de l'immobilier et des énergies renouvelables. «Nous finançons également tous les projets qui ont trait à l'utilisation de l'énergie renouvelable», a-t-il ajouté, tout en soulignant la nécessaire étude du projet dont le financement n'a pas de plafond. L'orateur a par la suite insisté sur le nouveau rôle d'investisseur de la BDL. A Fransabank El Djazaïr, une banque privée internationale créée en 2007 en Algerie, les investissements constituent aussi, selon Nafa Abrous, son D-GA, une activité-clé de son portefeuille. Cette société, qui recèle une participation algérienne, est majoritairement à capitaux libanais.